On dit que l’habit fait le moine. Que l’on peut saisir une personnalité en regardant la façon dont une personne s’habille, le pli d’un vêtement, le choix d’une matière, d’un style. Qui se cache donc derrière l’homme Dior, Raf Simons, Alibellus+ ou encore Saint Laurent ? Chaque jour, les Inrocks décryptent une silhouette tirée des […]
On dit que l’habit fait le moine. Que l’on peut saisir une personnalité en regardant la façon dont une personne s’habille, le pli d’un vêtement, le choix d’une matière, d’un style. Qui se cache donc derrière l’homme Dior, Raf Simons, Alibellus+ ou encore Saint Laurent ? Chaque jour, les Inrocks décryptent une silhouette tirée des défilés homme, qui se déroulent cette semaine à Paris . Le premier à passer au banc d’essai, l’homme Alibellus+ du designer Hong-Kongais Titi Kwan.
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Qu’a-t-il dans la tête ?
Contrairement aux apparences, ce monsieur est un homme d’ordre. Ce qu’il veut dans la vie, c’est affirmer son conservatisme avec force. Aujourd’hui, il a décidé de porter un ensemble issu de la vieille bourgeoisie, couleur crème dont les détails du chemisier rappelle les attributs des classes dominantes de l’ouest parisien : col haut en dentelle, veste molletonnée et plastron simulant un sautoir en perles. Il ne se voyait pas enfiler une jupe, parce que c’est trop queer, alors il a opté pour un pantalon emprunté à l’esthétique des forces de sécurité, en l’occurrence, des carabinieri italiens. Il reste pieds nus, parce qu’il veut être au plus près de la terre, il veut la sentir sensuellement, il veut la caresser, car comme disait Philippe Pétain, la terre ne ment pas.
Mais que va-t-il devenir ?
Il va naturellement passer des concours de recrutement de la Police Nationale. Il ne sera pas reçu à l’oral parce que ses élucubrations rurales ne seront pas du goût du jury qui l’orientera vers la Gendarmerie Nationale, où il échouera à cause d’un look que la hiérarchie jugera grotesque. Il essaiera de se maquer avec de riches veuves du Vésinet ressemblant à Maguy et qui coucheront avec lui en assouvissant de vieux fantasmes crypto-lesbiens. Grâce à ses réseaux, il finira physio à l’entrée des bals de débutantes où il pourra à la fois donner son avis sur les robes des jeunes filles et commander des molosses dont il aura dessiné les uniformes. Mais comme il sera toujours pieds nus, il se foulera la cheville et sera finalement déclaré inapte par la médecine du travail.
Côme Martin Karl
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