Quelques pistes pour ne pas oublier les séries malgré la canicule et les chagrins d’amour.
RATTRAPER SON RETARD
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
L’été est tout à fait indiqué pour l’amateur de séries retardataire, à condition qu’il n’ait pas prévu un trek en famille au Costa Rica ou autres bizarreries. Si, comme tout le monde, vous allez passer la moitié du temps à glandouiller chez vous, ou au pire, chez papa-maman, préparez votre bronzage intellectuel pour la rentrée en regardant les saisons 5 de Lost (très bien) ou de Desperate Housewives (à 50 % géniale) en streaming, activité super-chic dont on n’a toujours pas bien compris si elle était légale ou non – au pire, rabattez-vous sur la télé, cet objet d’avant le règne des séries.
Ensuite, anticipez l’arrivée de Breaking Bad sur Arte en septembre en découvrant les aventures de Walter White, pauvre prof de physique-chimie à qui un cancer du poumon diagnostiqué juste avant ses cinquante ans fait péter les plombs. L’une des plus belles descriptions du désert physique et psychique de l’Amérique contemporaine. Enfin, pour les plus de 35 ans – et tous ceux qui croient encore en l’existence véritable du DVD –, restent quelques sorties intéressantes et idéales pour les après-midis caniculaires. En tête, Earl, saison 3 (Fox), une sitcom effrontée, voire dingue, sur la quête de rachat d’un pauvre gars du Midwest. Ce fleuron d’une comédie télé en plein renouveau vient d’être annulé par NBC après quatre saisons de mauvais esprit. Raison de plus pour l’aimer. A part ça, Ma sorcière bien aimée saison 8 est dans les bacs.
DÉCRÉTER AOÛT “MOIS MAD MEN”
Et si on disait que le monde fifties-sixties de Mad Men était le nôtre pendant un mois entier ? Certes, pour bien faire, il faudrait habiter, au moins temporairement, les Etats-Unis d’avant Michael Jackson, ce qui n’est pas donné à tout le monde. Même s’il y a toujours des astuces… Première étape, revoir les deux premières saisons de ce chef-d’oeuvre, au choix, sur Canal Plus en VOD ou en DVD (zone 1 uniquement pour la saison 2). Comprendre ensuite pourquoi on ne peut plus attendre la date du 16 août autrement qu’avec un mélange d’inquiétude et d’envie. Car cette journée sonnera le retour de la création de Matthew Weiner (un ancien des Soprano) sur la chaîne AMC – qui eut la bonne idée de la diffuser quand toutes les autres l’avaient refusée.
Evidemment, ne comptez pas sur nous pour raconter quoi que ce soit concernant l’intrigue de cette nouvelle fournée. Mad Men se mérite et ne s’offre qu’aux plus insistants. Il faut s’y plonger et y revenir sans cesse, goûter en profondeur à la mélancolie langoureuse d’une poignée de publicitaires perdus dans le foisonnement des signes (identitaires, sexuels, commerciaux) façonnés par les Trente Glorieuses. Sauf que rien n’est vraiment terminé : commenter sans le dire la catastrophe mondiale d’aujourd’hui, voilà la classe ultime de cette série. L’été suffira-t-il à en épuiser la vision ?
SOUHAITER BONNE SANTÉ À ABBY
Ce n’est pas la meilleure nouvelle de l’été : l’actrice Maura Tierney, extraordinaire dans le rôle d’Abby Lockhart (Urgences), a fait repousser le tournage d’une nouvelle série, Parenthood (NBC) pour cause de tumeur au sein. L’annonce a eu lieu au mitan de juillet, quelques mois à peine après la fin de la série médicale attrape-coeur.
MÉDITER SUR L’ANNÉE QUI VIENT
2009-2010 sera décisive pour l’avenir des séries. Après une saison postgrève des scénaristes marquée par l’avènement du net comme creuset de fiction (les webséries ont enfin démarré) et voleur de public, les chaînes majoritaires ont besoin de grands succès. Sinon, la crise du modèle actuel de fabrication et de diffusion ira jusqu’à la remise en cause radicale de tout un système. Le problème, c’est qu’on n’attend pas grandchose des nouveautés annoncées, mis à part, peut-être, l’intrigante Flash Forward (lire Les Inrocks de la semaine dernière) et la rigolote comédie musicale Glee, par le créateur de Nip/Tuck, Ryan Murphy.
Sûr que les Emmy Awards, le 20 septembre sur CBS, seront l’occasion de quelques blagues à propos de l’épineuse question du renouvellement. On comptera en tout cas sur un présentateur de choc, le très drôle Neil Patrick Harris, acteur principal de How I Met Your Mother. En attendant, on peut retrouver les nominés sur www.emmys.tv et gloser sur les erreurs ou les oublis d’une institution sexagénaire qui a tout de même eu le culot de récompenser Mad Men l’an passé. Décidément, on y revient toujours…
{"type":"Banniere-Basse"}