Une élection précipitée, des modalités « aberrantes », et des pressions. Une seule liste à l’élection du président des Jeunes Républicains, rassemblant les jeunes militants de l’ex-UMP, a été déposée. Leurs opposants dénoncent une organisation faite pour les contrecarrer.
Pour Marine Brenier, c’est une campagne sans enjeu. Le dépôt des listes pour l’élection du président des Jeunes Républicains, ex Jeunes Populaires (UMP), a pris fin le vendredi 31 juillet. Seulement voilà, une seule « liste d’union », soutenue par Nicolas Sarkozy, a déposé son dossier avant la date limite. La cause ? Une élection étrangement organisée dans la précipitation. Une situation que dénoncent plusieurs opposants qui voulaient créer leur propre liste.
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Une élection précipitée
A l’origine prévue pour le début de l’année prochaine, l’élection du président des « JR » a été avancée aux 9 et 10 septembre prochains afin de mieux préparer la campagne des élections régionales du mois de décembre, explique-t-on officiellement. Contactée par Les Inrocks, Marine Brenier tête de l’unique liste « Jeunes et Républicains » justifie cette décision :
« Depuis le départ de Stéphane Tiki (l’ancien président des Jeunes Populaires « en congé » depuis qu’il a été révélé qu’il n’avait pas de permis de séjour, ndlr), c’est compliqué. Il n’y avait plus personne à la tête des Jeunes Républicains, et avec les élections régionales qui arrivent, on ne pouvait pas se permettre d’avancer dans le vide et de ne pas avoir d’équipe dirigeante au niveau national ».
Cette décision annoncée le 8 juillet, il ne restait alors plus que trois semaines aux jeunes bénévoles pour rassembler des soutiens en vue de l’élection. Ce qu’ont déploré les opposants de cette liste d’union, réunis au sein de « La Liste », un collectif anonyme. Contactés par Les Inrocks, ils dénoncent des modalités de candidature « inatteignables » et y voient un moyen de contrecarrer toute alternative : « Pour participer, il fallait obtenir le parrainage de 15 représentants départementaux des jeunes républicains (RDJ), issus de cinq régions différentes. Ce qui est énorme », explique un des membres du collectif. Pourtant, selon Marine Brenier, de la liste unique, « ce n’est pas le bout du monde : Pour n’importe quelle élection interne on demande toujours d’avoir le parrainage d’un certain nombre de représentants. »
« Vous tapez trop sur notre liste, pensez à l’avenir »
Certains auraient même subi des pressions par les RDJ afin qu’ils n’apportent pas leur soutien aux opposants. D’autres auraient été directement visés. « Un des membres du groupe a reçu un message disant « Vous tapez trop sur notre liste, pensez à l’avenir… » », ajoute un des opposants de « La Liste ».
Des menaces alors balayées par la seule liste en compétition. « Je veux bien les croire mais je n’ai aucune preuve de ce qu’ils avancent. Si quelqu’un au sein de mon équipe a fait pression, il n’aura plus sa place dans la liste », répond par leur chef de file Marine Brenier.
Des opposants qui n’ont pas dit leur dernier mot
De son côté, « La Liste », n’a pas dit son dernier mot. Même si ses membres ne peuvent pas se porter candidats à l’élection de la présidence, ils ont la ferme intention de faire entendre leur voix. « Nous avons très vite décidé de nous structurer afin de pouvoir peser dans le parti. Les membres de la liste d’union n’ont pas souhaité écouter nos suggestions », raconte un des opposants de « La Liste ».
Que répond alors Marine Bernier à toutes ses accusations ? « Personne ne m’a fait de propositions, et la boîte à idées est toujours ouverte sur notre site. J’aurais préféré faire campagne avec une liste en face, ce n’est pas facile de faire campagne seule, trouver des arguments, faire des propositions etc. »
La future tête de file des Jeunes Républicains se dit même prête à tendre la main aux anonymes de « La Liste » si le climat s’apaise après les élections de septembre prochain.
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