Le navire de commerce italien a coulé au large de la Bretagne après un incendie. Si toutes les personnes qui étaient à bord sont saines et sauves, une nappe d’hydrocarbures se trouve actuellement à 200 kilomètres du littoral français, faisant craindre un risque de pollution.
Il n’a finalement jamais atteint Casablanca, au Maroc. Le navire de commerce italien Grande America, parti d’Hambourg, en Allemagne, pour rejoindre la ville marocaine, a été victime dimanche soir d’un incendie dans le golfe de Gascogne, au large de la Bretagne. Il a finalement coulé mardi 12 mars, vers 15 h 30 à 333 kilomètres à l’ouest des côtes françaises.
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Comme l’explique France info, au regard de la violence de l’incendie, le capitaine du bateau avait décidé d’évacuer dans un canot les 27 personnes présentes à bord – un passager et 26 membres d’équipage -, avant qu’elles ne soient secourues par une frégate britannique. L’origine du départ de feu, qui s’est déclenché sous les conteneurs et les ponts supérieurs du navire, est pour l’heure inconnue. Plusieurs équipes – celles de l’Aquitaine de la Marine nationale et celles de l’Abeille Bourbon – ont tenté, sans succès, d’éteindre l’incendie.
[#GrandeAmerica] Le violent incendie sur le #GrandeAmerica est toujours en cours. Le navire présente une inclinaison sur son côté droit qui s’aggrave au fil du temps. Plus d'information : https://t.co/GFt6RNXscl @SGMer @MarineNationale @OuestFrance @LeTelegramme @sudouest pic.twitter.com/JYm6n9bhNh
— Préfecture maritime et commandement en chef ATLANT (@premar_ceclant) March 12, 2019
Des nappes de pétrole qui pourraient toucher le littoral français dimanche ou lundi
Le Grande America, long de 213 mètres, transportait de nombreux véhicules, comme le rappelle France 3 : 2 000 voitures, et “365 conteneurs, dont 45 répertoriés comme contenant des matières dangereuses”, ainsi que 2 200 tonnes de fioul lourd.
De quoi provoquer la présence d’une nappe d’hydrocarbure en mer, laquelle s’étendait mercredi soir sur une dizaine de kilomètres de long pour un kilomètre de large. Elle se situe à présent à 200 kilomètres des côtes françaises. Jeudi 14 mars, sur France info, François de Rugy a expliqué que ces nappes de pétrole “pourraient toucher [au plus tôt] le littoral français vers dimanche ou lundi », entre la Charente-Maritime et la Gironde. Le ministre de la transition écologique a ajouté que ces nappes sont “très probablement le fioul de propulsion, qui alimentait les moteurs de ce navire” – lequel pourrait “se transformer en boulettes de pétrole qui peuvent arriver sur les côtes” – et qu’à l’heure actuelle, nul ne sait “s’il y a une fuite d’hydrocarbures depuis les soutes”, le bateau ayant coulé à 4 500 mètres de fond.
Une opération de pompage prévue
Concernant les “produits chimiques qui étaient contenus dans les containers du navire”, François de Rugy estimait, toujours sur France info, “que la plupart ont brûlé puisque le feu a duré très longtemps”. Plusieurs containers sont passés par dessus bord, mais, “vu le très mauvais état de la mer et la faible visibilité”, impossible pour l’heure de savoir s’ils ont coulé ou s’ils flottent.
Une opération de pompage devrait bientôt être tentée, même si les conditions météorologiques actuelles la rendent “extrêmement difficile”. L’European Maritime Safety Agency devrait déployer deux navires sur place, en sus de deux navires français. L’armateur Grimaldi Groupa, propriétaire du Grande America, a également été enjoint d’affréter un bateau, et de “traiter les éventuelles pollutions maritimes”, comme l’explique le Monde.
Un risque d’incendie déjà pointé en 2018
Le quotidien du soir raconte dans son article que l’association de défense de l’environnement Robin des bois comptait porter plainte pour “pollution et abandon de déchets” de la part de ce « bateau poubelle« . Il cite également le candidat EELV aux européennes Yannick Jadot, qui a dénoncé sur France 2 un “laxisme autour du transport maritime”, et le fait que “l’organisme maritime international est trusté par tous les pavillons de complaisance qui essaient en permanence de lutter à la baisse contre toutes les règles”.
Des critiques balayées par François de Rugy, qui a annoncé que le procureur de la République avait ouvert une enquête afin d’établir l’origine de l’incendie. Pourtant, comme le souligne Ouest-France, le syndicat mixte Vigipol de protection du littoral breton avait donné l’alerte au préfet maritime de l’Atlantique dès la fin de l’année 2018 sur les risques d’incendie à bord des porte-conteneurs.
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