Depuis trente ans, Dragon Quest rythme la vie des gamers et des amateurs de jeu vidéo. J-RPG japonais classique, le jeu revient avec un onzième opus, présenté à Los Angeles lors de l’E3 2018. Et malgré le classicisme qui fait son succès, plusieurs innovations marquantes sont à noter.
Los Angeles, mi-juin 2018. Alors que l’E3 bat son plein et que le public a pris d’assaut les différents stands du salon du jeu vidéo, quatre hommes sont assis pieusement autour d’une table au sein du stand de Square Enix. Ils sont là pour discuter de Dragon Quest, la saga mythique japonaise. Depuis le début de l’E3, le producteur Hokuto Okamoto, accompagné de son assistant Hikari Kubota, le producteur exécutif Yu Miyake et le directeur Takeshi Uchikawa sont installés dans cette pièce à l’effigie du jeu : trailer qui défile sur l’écran, affiche géante au mur, peluche des créatures et jaquette du jeu collée un peu partout. Difficile d’ignorer le retour du J-RPG Toriyamesque.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
L’histoire du onzième opus est d’une simplicité enfantine : le héros doit quitter son village pour se rendre au royaume d’Héliodor après avoir appris qu’il était l’heureux descendant d’une puissance divine. Devenant un “éclairé”, il doit trouver les réponses à ses interrogations existentielles, en triomphant des nombreux monstres qui se mettront en travers de son glaive.
Des améliorations graphiques et scénaristiques
Depuis sa création en 1986 par Yuji Horii, la saga Dragon Quest cultive son environnement graphique hérité d’Akira Toriyama, le légendaire papa de Dragon Ball. Néanmoins, ce nouveau jeu intitulé Dragon Quest XI : Les Combattants de la destinée apporte son lot d’innovations. “C’est dur de dire que le jeu est meilleur, car le jeu a toujours été bon (rires). Mais si on regarde au tout début du jeu, il y a des personnages en 2D qui ne sont pas super clairs. Maintenant que le jeu est en 3D, on peut voir à quoi ressemblent vraiment les personnages, et découvrir le monde dans lequel ils évoluent depuis tout ce temps”, confie son producteur Hokuto Okamoto.
Au-delà des décors, une importance particulière a été accordée au scénario. “On a mis beaucoup plus d’énergie dans l’histoire, insiste le réalisateur du jeu, Takeshi Uchikawa. On a développé un phénomène qui était déjà présent auparavant mais de manière plus discrète, c’est le fait que le joueur soit son propre héros, celui qui peut sauver le monde. La position du protagoniste est encore plus centrale que dans les jeux précédents. C’est un peu un retour au premier Dragon Quest, une forme d’hommage”.
« Travailler avec Akira Toriyama n’était pas une mince affaire »
Un hommage au premier Dragon Quest et un retour sur console de salon. En effet, depuis Dragon Quest VIII, sorti il y a douze ans déjà, les jeux n’étaient disponibles que sur Nintendo 3DS ou mobile pour le dernier en date. Un choix longuement réfléchi par l’équipe. “Nous voulions créer un jeu où le joueur peut plonger en immersion, et seule la console de salon permet cela. L’histoire devait être forte. De nos jours, les gens jouent aux jeux quand ils ont un moment de libre, rapidement. Nous voulions tourner le dos à ça”, commente Uchikawa.
Comme pour les précédents titres, l’équipe a collaboré avec le dessinateur culte Akira Toriyama. Même si, comme l’expliquent Mikaye et Uchikawa, ce n’est pas toujours une mince affaire : “Toriyama vit dans une maison à Nagoya, et il n’aime pas vraiment la quitter (rires). Nous avons réussi à le tirer hors de chez lui pour qu’il vienne au bureau au tout début de la production du jeu. Nous étions à un stade où nous n’avions pas les personnages modélisés, juste l’histoire ». Avant de poursuivre : « On lui a expliqué l’histoire et les interactions entre les personnages, et on a lui demandé de designer les personnages en fonction de ça. On avait juste des dessins bizarres de ce à quoi ça devrait ressembler. Mais ça rend plutôt bien au final (rires). Même le petit citron bleu qu’on voit ressemblait au départ à une sorte de gelée ! (rires)”.
“L’open-world va impacter Dragon Quest”
Si le jeu se présente toujours comme un classique J-RPG japonais, les frontières tendent à se brouiller entre les genres vidéoludiques selon Yu Mikaye et Hokuto Okamoto : “Jusqu’à récemment, il y avait une division très forte entre les types de jeux vidéos : arcade, action… Désormais, les frontières sont de plus en plus poreuses. Les jeux vidéos sont devenus multi-genres. Le but ultime est de créer des mondes imaginaires où vous pouvez devenir un héros. Pour DG XI, nous n’avons pas pensé en terme de Japon ou d’Europe, on pensait en terme de joueur universel”.
L’équipe a un avis bien tranché sur le futur du genre et l’importance croissante donné aux jeux en monde ouvert : “Au vu de la manière dont les RPG évoluent, et des tendances du milieu du jeu vidéo, l’open world va forcément connaître un succès fort. Et va impacter Dragon Quest. On y songe déjà d’ailleurs ! Mais la plus grande difficulté est que l’open-world n’est pas le meilleur moyen pour raconter des histoires avec un point centré sur le héros…”. Premiers éléments de réponse avec Dragon Quest XII ?
Dragon Quest XI sera disponible le 4 septembre 2018 sur PC et PlayStation 4 (et plus tard sur Nintendo Switch).
{"type":"Banniere-Basse"}