Pragmatisme et élégance sont les maîtres mots de la semaine de la mode italienne. Cette année pour autant, sans déroger à la règle, de nouvelles têtes s’immiscent dans le ballet des créateurs milanais. Quatre nouveaux venus du nom de Malibu 1992, Palm Angels, Munsoo Kwon et GCDS importent une mode plus street et créative.
Le décor du défilé J.W. Anderson
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Désertant la capitale anglaise où il a l’habitude de défiler, J. W. Anderson s’est rendu cette saison au célèbre salon Pitti Uomo en tant que membre invité. Dans les magnifiques jardins à l’italienne de la Villa Pietra, sur les hauteurs de Florence, il a fait marcher ses mannequins au sein d’un décor imaginé par Anne Low, plasticienne affectionnant particulièrement la fibre de lin. L’artiste avait été repérée par le designer lors du prix d’artisanat Loewe.
Les invités du défilé se sont assis sur des coussins en lin brodés du nom de Jonathan, disposés à terre. Des toiles étaient suspendues comme du linge flottant au vent. Un décor très poétique pour un défilé coloré et optimiste où se côtoyaient marinières, cœurs graphiques et motifs à la Coca Cola. J. W. Anderson donne un nouveau souffle à sa marque, mettant désormais l’accent sur la portabilité du vêtement sans pour autant perdre de sa créativité.
Comic strip chez Prada
La collection Prada homme printemps/été 2018 est comme une ode au 9e art. Les décors muraux en bande dessinée, raccord avec les imprimés de la collection, sont l’oeuvre de l’artiste belge Olivier Schrauwen et de l’illustrateur américain James Jean. Au rythme de L’Aventurier d’Indochine, de Week-end à Rome d’Etienne Daho ou de Mannequin du groupe Taxi Girl, les mannequins se sont avancés vêtus de combinaisons utilitaires en nylon, de chemisiers graphiques, de pantalons type escalade multipliant ceintures, harnais et poches à la taille. Comme à son habitude, Muccia Prada est une formidable coloriste : rouge carmin, vert olive, vieux rose, le tout lié de manière subtile avec du marine ou de l’anthracite. Les chaussures s’inspirent du cyclisme et les mailles ont des airs de carcasses robotiques.
L’élégante nonchalance chez Marni
C’est la deuxième saison de Francesco Risso (ancien de chez Prada) chez Marni, après le départ de sa fondatrice et directrice artistique Consuelo Castiglioni l’an passé. Cette saison, l’homme Marni conserve son élégance à l’italienne mais acquiert un côté juvénile. Il semble avoir enfilé son costume nonchalamment au saut du lit et porte ses pantalons très amples. Cravate nouée autour du cou tel un foulard, superpositions de pans de chemisiers. Une jambe rayures tennis et une jambe bleu profond. Les ourlets sont larges et les épaules tombantes, la veste est portée sur une marinière. Une palette de couleur richissime, signature de la marque italienne et des imprimés décalés : bateaux, trèfles, dessins enfantins…
Aller simple au pays du soleil levant avec Emporio Armani
Le grand Gorgio Armani met l’Asie à l’honneur et s’inspire des arts martiaux pour sa collection printemps/été 2018. Il a dessiné des costumes larges à la japonaise, dans des camaïeus de noirs, kaki et marines relevé par des touches de rouges et orangers flamboyants. La taille des mannequins est ceinturée haute par des cordages. Ils arborent des bandeaux noirs sur le front. Les imprimés sont japonisants (poissons, cerisiers et dragons) et les détails fins (plis creux sur les pantalons, brandebourgs chinois).
Le jogging, pièce maîtresse
Le survêtement bénéficie d’une place de choix dans le vestiaire masculin de l’été prochain. Des pièces ludiques aux teintes optimistes, toucher néoprène chez Sunnei, graphique et 90’s chez Palm Angels, bicolore et zippé chez GCDS, ou encore version glitter chez Versace. Il revêt parfois une dimension plus élégante et flirte avec le costume comme chez Ports 1961.
Les petits nouveaux
GCDS, acronyme de « God Can’t Destroy Streetwear », autrefois Giuro Che Domani Smetto (je jure que demain j’arrête) : Un vestiaire street composé de pièces efficaces (chemisette, jogging, bodys) dont la subtilité se situe dans la palette de couleurs et les détails. Ajouter des boutons rouges à une veste en jean brut, fermer des blousons grâce à des fermoirs clips en plastique contrastés, décliner des survêtements satinés dans des coloris acidulés. Les noms à retenir : Giuliano Calza et son frère Giordano sont accompagnés de Matteo Carraturo et portent depuis 2015 ce jeune label né sur la toile.
Munsoo Kwon : Grâce au soutien de Giorgio Armani l’ayant accueilli dans son théâtre, ce créateur coréen de 37 ans a proposé pour sa première apparition milanaise, un vestiaire aux coupes parfaitement maîtrisées, élégantes et fluides rehaussé par quelques pièces plus audacieuses : joggings délicieusement rétros, pulls marins XXL, vestes à épaulettes géométriques, chaussures dépareillées et imperméables transparents. Des silhouettes hyper-contemporaines mêlant raffinement et énergie.
Malibu 1992 : Des silhouettes, imaginées par Dorian Stefano Tarantini, milanais de 35 ans, inspirées des années 90, du rock’n’roll et de l’esthétique californienne : entre coloris pop et imprimés bougie, total looks noirs et jacquard doré. Sur les épaules, le torse, les genous, des empiècements en plastique transparent omniprésents, comme des fenêtres sur le corps.
Palm Angels : Le décalage comme leitmotiv pour cette jeune marque lancée en 2015 par Francesco Ragazzi, par ailleurs directeur artistique de Moncler. Le créateur italien dessine survêtements à motifs exotiques, blousons à capuches cagoules, combinaisons de plongée changées en débardeur, pantalons extra larges en tissu aspect aluminium, avec les skateurs californiens comme inspiration première.
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