Qu’y a-t-il dans le “Spécial Investigation” qui devait être diffusé sur Canal+ afin d’être censuré par Vincent Bolloré ? Le Monde a pu visionner en avance cette enquête qui vise le système d’évasion fiscale organisé par des cadres de la banque Pasche, filiale du Crédit Mutuel, entre Monaco et Genève. D’un premier abord, les journalistes du Monde […]
Qu’y a-t-il dans le « Spécial Investigation » qui devait être diffusé sur Canal+ afin d’être censuré par Vincent Bolloré ? Le Monde a pu visionner en avance cette enquête qui vise le système d’évasion fiscale organisé par des cadres de la banque Pasche, filiale du Crédit Mutuel, entre Monaco et Genève. D’un premier abord, les journalistes du Monde sont étonnés : « Il apparaît que cette enquête très fouillée et documentée n’aurait sans doute pas déclenché un scandale si elle avait été diffusée, comme prévu, sur Canal+. »
Les méthodes d’entretien ont-elles provoqué la censure ?
Le documentaire explique comment trois salariés de Pasche Monaco s’inquiètent de « sérieux dysfonctionnement sur certains comptes » : des personnes extérieures effectuent régulièrement des virements sur des comptes qui ne leur appartiennent pas. A leur plus grand étonnement, ils se font discrètement licencier en juin 2014, après avoir informé leur banque à Monaco et son siège à Genève de ces pratiques illicites.
Ces lanceurs d’alertes aident ensuite Geoffrey Livolsi et Nicolas Vescovacci, les deux journalistes, à rassembler un maximum de documents. La phase suivante pour les deux investigateurs est celle des entretiens sauvages – puisque personne ne veut leur parler, ils vont intercepter les cadres de la banque Pasche et de sa maison-mère.
Selon Le Monde, il semblerait qu’une de ces interviews sauvages ait déclenché la colère d’Alain Fradin, directeur général du Crédit Mutuel, qui aurait probablement contacté son ami Vincent Bolloré juste après pour se plaindre des méthodes des journalistes qui travaillent pour sa chaîne. Prévu pour être diffusé le 18 mai 2015, le documentaire a été déprogrammé de Canal+ à la mi-mai. Si Vivendi – qui détient toujours les droits du documentaire – ne l’empêche pas, il sera diffusé sur France 3 le 7 octobre à 23h20.