Inspiré par la violence de la pornographie, ce recueil enchaîne les images chocs et pousse à la réflexion.
Un sexe aux formes carrées s’agite sur le corps d’une personne dépourvue de visage dont la tête serait une boîte.
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Plus loin, le même sexe défonce une porte de chambre. Ailleurs, un groupe d’individus mâles se met en condition avant d’assaillir une femme en porte-jarretelles.
Les corps finissent par former un tas de chair repoussant, les gros plans granuleux et les postures de moins en moins humaines instillent le malaise. Dans cet ouvrage réservé aux adultes, Florence Dupré la Tour s’inspire des “très fortes angoisses” que lui cause la pornographie moderne, celle, dégradante pour les femmes, que l’on trouve sur le Net.
S’inspirant, notamment, de l’imagerie violente du gang-bang, la dessinatrice conçoit quatre récits ambigus dans des styles graphiques distincts qui passent du noir et blanc charbonneux à la fable colorée. Muettes, les deux premières histoires sont aussi les plus éprouvantes et implacables. Plus abstraites, les deux suivantes ne font pas moins réfléchir. Séance d’exorcisme en BD, Carnage pose beaucoup de questions avec peu de mots.
Carnage (Mauvaise Foi Editions), 104 p., 20 €
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