Des bijoux inspirés des formes du corps, une marque de mode qui dénonce le vide émotionnel, de la maille 100% made in Belgique… Sélection de quatre marques belges à suivre de très près.
Stéphanie Anspach
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
https://www.instagram.com/p/BemwQrjgK5k/
Stéphanie Anspach est une marque de maille hybride : la qualité et la matière des produits la rapprochent du monde du luxe, le positionnement et le prix sont davantage ceux d’une marque de prêt-à-porter accessible. Depuis 2014, ses mailles haut de gamme sont fabriquées en Belgique et tricotées dans des conditions semi-artisanales, avec des fils issus des meilleurs tisseurs belges et italiens.
En binôme avec le chef de la maille de l’Académie Royale des Beaux-Arts d’Anvers (les mêmes ateliers que Dries Van Noten et Margiela), Stéphanie veut retranscrire son univers et son amour du produit bien fait et de grande qualité en privilégiant les matières douces et naturelles telles que l’alpaga, le cachemire et le merinos. A chaque nouvelle collection, une inspiration, une époque ou une personne. Des années 60 avec Serge Gainsbourg et Jane Birkin à l’art contemporain, en passant par la vibe des années 90, Stéphanie Anspach partage son univers intime. « Force et fragilité convergent, le tout incarné dans une ligne de mailles toujours simples, mais jamais simplistes, dit-elle. Comme une envie de protection, les mailles sont toujours amples et moelleuses, avec une vision intemporelle. »
Emotionless
Agés de 24 et 26 ans, Jacques Ben Hadj Ali et Romain Warnotte ont monté le « gang » Emotionless. « On fait tout nous mêmes, raconte Romain. On brode à la main, on a créé le site, les shootings, le marketing, on est des fucking warriors multi task. On croit du plus profond de nous que la créativité peut tout surpasser dans la vie. » Lassés du « love is the answer » ambiant, ils inversent la tendance et se focalisent sur le vide émotionnel (d’où leur nom, « emotionless », qui signifie « sans émotion ») : « On vient avec une idée rebelle, on est contre la société actuelle. A tout cela on y ajoute le côté rock n’ roll et sexy. On veut remémorer ce temps où l’on pouvait faire ce qu’on voulait, où on était libre, où il n’y avait pas toutes ces règles », poursuit-il.
« Tout se passe chez Romain, dans son salon, enchaine Jacques. L’ambiance est ultra cool, les platines tournent 24h/24. La rigueur s’est installée assez rapidement et naturellement. » Leur inspiration ? « Les gens. Les relations. Le vide émotionnel dans un couple. Internet. Tout ça a un côté très négatif. Plus le message est positif, moins il est percutant. Plus il est négatif et dur, plus il attire l’attention. » Jacques et Romain ont trouvé dans la mode la forme d’expression la plus directe: « C’est la chose que l’on voit en premier quand on croise quelqu’un, soutient Romain. C’est la manière la plus visible de s’affirmer dans la société, d’adopter ces fameux codes et jouer avec. Les renverser, si tu oses. »
Skin & Soul Jewelry
https://www.instagram.com/p/BegbF2InhNG/
« Skin » pour la peau en anglais, « soul » pour l’âme qui se cache en dessous. Skin & Soul Jewelry crée des bijoux épidermiques. « J’utilise comme technique de surface la structure de la peau. Pourquoi ? Parce que c’est beau, et surtout parce que l’on peut personnaliser le bijou », raconte la créatrice Martine Hermans. Inspirée par les transformations de son corps lors de sa première grossesse et de « ce nombril tendu qui me semblait si étrange qu’il fallait le rendre éternel », Martine s’inspire depuis vingt-trois ans du corps, sa volupté et son animalité.
Martine travaille avec la technique de la cire perdue : à partir de l’empreinte d’une partie du corps qu’elle prend avec du silicone, elle réalise la maquette en cire et la fait fondre dans un cylindre. Elle le remplace par le métal en fusion choisi – or, platine, argent ou cuivre. Elle explique son processus : « Je vois une bouche belle et bien dessinée ou un bout de sein, mais si je regarde de plus près, une immensité de petits pores réguliers et structurés m’emportent dans un nouveau monde où tout est parfait et tranquille. Tout est là, tout est dit. Ces morceaux de corps deviennent des portes vers mon espace intime. L’intimité qu’il nous est permis de partager. »
Alfred & Paulette
« Les créations Alfred & Paulette ont le naturel des objets faciles à porter, l’élégance des lignes simples et la fantaisie discrète des détails qui les personnalisent, explique Mathilde Docquiert, fondatrice de la marque Alfred & Paulette. On casse les codes, on détourne l’utilisation d’un objet pour en faire un bijou dans un style épuré et facile à porter. » Lancé il y a un an, Mathilde et son associé Alban proposent des créations uniques, inspirées de leurs rencontres et voyages. Leur palette de couleurs découle du monde minéral, végétal, animal et floral, et leurs bijoux sont faits de matières naturelles comme les plumes et les pierres fines.
Alfred & Paulette revendique une conception de la mode « qui sort des stéréotypes et joue à fond sur la dimension multiculturelle, dit Mathilde. J’ai grandi à Bruxelles et j’adore le brassage culturel de cette ville, l’impertinence du Zinneke bruxellois [surnom qui fait référence à un Bruxellois et ses multiples identités, ndlr] et la générosité de ces habitants. » L’humour a toute sa place chez Alfred & Paulette qui n’hésite pas à transformer des crevettes et leurres de pêche en bracelets, colliers ou boucles d’oreilles. Des créations originales en petite série et à prix doux.
{"type":"Banniere-Basse"}