Le ministre Richard Ferrand est enferré dans plusieurs « affaires” impliquant sa compagne et son fils… des révélations qui rappellent les déboires de François Fillon, qu’il n’a eu de cesse de critiquer. Florilège des cinq fois où le moralisateur fer de lance d’En marche ! a démoli le candidat LR.
C’est l’arroseur arrosé. A l’époque des révélations de l’affaire Fillon, Richard Ferrand ne manquait pas d’enfoncer le candidat à la présidentielle, demandant même son retrait de la campagne. Mais c’était avant de se retrouver embourbé à son tour dans le même type d’affaire.
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Tout fraîchement nommé ministre de la Cohésion des territoires, Richard Ferrand vient d’être épinglé pour une affaire immobilière, impliquant sa compagne ainsi que pour l’emploi de son fils comme collaborateur parlementaire en 2014. Des accusations qui sonnent étrangement comme un remake de l’affaire Fillon, mis en cause pour les emplois suspectés fictifs de sa femme. Et comme pour le candidat LR à la présidentielle, c’est Le Canard enchainé qui est aux premières loges en sortant cette enquête le 24 mai dernier.
Ces allégations tombent particulièrement mal, alors que le gouvernement d’Emmanuel Macron revendique son souci de la « moralisation » de la vie publique. On ne peut s’empêcher de revenir sur toutes les fois où Richard Ferrand s’est attaqué avec virulence au candidat LR.
1. Fillon « souille tous les élus »
Le 3 mars dernier, quelques semaines avant son investiture, Richard Ferrand est l’invité de Patrick Cohen sur France Inter. Il est alors député PS du Finistère et secrétaire général du mouvement En Marche ! Sur l’affaire Fillon, il se targue alors avec fermeté d’un :
« Fillon s’est présenté comme un saint et s’est positionné en martyr. Cela souille tous les élus de France. »
Tout est dit, mais il en rajoute une couche, en qualifiant avec sarcasme le candidat LR comme : “quelqu’un qui prétend pouvoir être le garant de nos institutions et qui appelle à manifester contre la justice”.
Si pour lui, cette affaire « renforce le péril Le Pen », surtout, surtout, il précise qu’il « faut garder un certain sang-froid, ne pas nourrir cette fuite vers l’absurde, vers l’impasse (…) Le risque est que nos concitoyens se réfugient dans un vote de colère et de sanction. La responsabilité de Fillon et de la droite, c’est de ne pas nourrir le Lepénisme ».
REVOIR | « Quelqu’un qui prétend pouvoir être le garant de nos institutions et qui appelle à manifester contre la justice. » @RichardFerrand pic.twitter.com/Yp5aoVnuAa
— France Inter (@franceinter) 3 mars 2017
2. Fillon pourra-t-il “retrouver une crédibilité?”
Sur France Inter, encore, Richard Ferrand est cette fois l’invité d’Alexandra Bensaid. Interrogé sur le possible retrait de François Fillon à la présidentielle, il lâche : « je crois que c’est surtout un point faible de monsieur Fillon que de de vouloir s’essayer à un rôle d’humoriste, qui lui va assez mal. Moi, je ne le trouve pas très comique. »
Avant d’enchaîner sur « à défaut de pouvoir retrouver une crédibilité après ce qui lui est arrivé », pour lui, « les Françaises et les Français se demandent au-delà de savoir si ce qu’il a fait est légal, si c’était acceptable. »
3. Fillon et sa « théorie du complot »
Début février, il était l’invité de l’émission Territoires d’Infos, la matinale de Public Sénat et Sud Radio. Le député PS tire déjà des conclusions de l’affaire, quand François Fillon reproche à la presse ses attaques constantes. « Il ne faut jamais s’adonner à la théorie du complot quand on est en difficulté, parce que ça ne renforce pas votre crédibilité. »
Pour lui, « cette affaire ne profite pas à la démocratie », et, main sur le cœur, il affirme : « on sait bien le sentiment de scepticisme qu’ont beaucoup de nos concitoyens sur la probité, le sérieux, de son personnel politique. » Ah ça, il le sait appartement mieux que personne.
4. Fillon et ses « péchés »
Richard Ferrand l’accablait même d’avoir « péché », en plein débat avec Bernard Debré, sur BFMTV fin février. « En matière de contradiction, pour l’instant, monsieur Fillon a le pompon », lance le secrétaire général d’En Marche!, face au non-retrait de Fillon dans la course à la présidentielle. Et quand Debré lui lance : « Maintenant que la présidentielle a commencé, l’affaire est terminée », Ferrand attaque : « Parce que la présidentielle a commencé, il serait absous de tous ses péchés ?”
5. Fillon et sa « perte de sang-froid »
Une autre fois, le 27 février, c’était sur Radio Classique qu’il s’en prenait à François Fillon, jugeant le mauvais impact de l’affaire sur la démocratie. Il insiste ainsi : « François Fillon témoigne d’une grande perte de sang-froid, notamment dans le domaine du régalien. »
Bonus : Quand Ferrand « oubliait » de parler de l’embauche de son fils
Si Richard Ferrand ne critique pas directement Fillon, cette fois-ci, il évoque le projet de moralisation de la vie politique, sur RMC, fin février. Alors que l’affaire Fillon est encore bien dans les esprits, il déclare :
« C’est d’abord une condition que nous avons posée le 19 janvier pour nos candidats : faire la preuve de sa probité en fournissant le casier judiciaire, faire une déclaration d’intérêts pour vérifier qu’il n’y a pas de conflit d’intérêts, s’engager à ne pas embaucher son conjoint ou ses enfants lorsqu’on a une fonction publique. »
Et même quand Jean-Jacques Bourdin lui demande de préciser : « Donc, interdire tout emploi familial ? », le député affirme simplement : « C’est une bonne piste, me semble-t-il ».
Nous interdirons aux parlementaires d’embaucher un membre de leur famille et d’exercer une activité de conseil. #BourdinDirect
— Richard Ferrand (@RichardFerrand) 12 mai 2017
Il le relaye même sur son Twitter, mieux vaut prévenir deux fois qu’une…
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