La tête de liste LREM aux élections européennes affirme ne pas avoir “perçu” la tonalité extrémiste de cette liste étudiante à l’époque, en 1984.
Nathalie Loiseau, tête de liste LREM aux élections européennes et qui se veut fer de lance contre le Rassemblement National, a elle-même figuré sur une liste étudiante proche de l’extrême droite en 1984, nous a appris Mediapart lundi 22 avril 2019.
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C’était il y a 35 ans, à Sciences Po Paris. Nathalie Loiseau, qui portait encore son nom de jeune fille Ducoulombier, est étudiante dans la “prépa ENA” de l’école rue Saint-Guillaume. Pour les élections des délégués étudiants, la jeune femme apparaît en sixième position de la liste de l’Union des Etudiants de Droite (UED), un syndicat étudiant né d’un regroupement entre le Groupe Union Défense (GUD) et d’autres groupes d’extrême droite.
Nathalie Loiseau a reconnu une “erreur”
Le premier programme du syndicat, créé en 1978, indiquait que “l’UED s’opposer(ait) fermement à toutes les propositions qui, sous couvert de ‘démocratisation’, vis(ai)ent à instaurer la démagogie et le terrorisme marxiste”, rapporte le site d’investigation.
L’entourage de l’ancienne ministre a d’abord nié l’information, puis confronté au document exhumé par Mediapart, Nathalie Loiseau a elle-même reconnu une “erreur”.
VIDEO – Nathalie Loiseau s'est présentée sur une liste d'extrême droite lorsqu'elle était étudiante https://t.co/krmeL0sOcm pic.twitter.com/QzdWrSrNwD
— BFMTV (@BFMTV) April 23, 2019
L’ex-directrice de l’ENA s’est défendue, dans un post Facebook, d’avoir suivi les idéaux de l’extrême droite, qu’elle affirme combattre “depuis des années”. Nathalie Loiseau dit avoir accepté d’être inscrite dans la liste “pour faire plaisir à un copain” et car elle n’aurait eu “aucune chance d’être élue”. “Si ceux qui étaient sur la liste avaient un agenda extrémiste, je ne les ai pas fréquentés, je ne l’ai pas perçu”, a déclaré la candidate LREM à Mediapart.
"Venir de la droite, avoir rejoint Emmanuel Macron et combattre l'extrême droite, avoir une chance de la battre le 26 mai, c'est insupportable à Plenel. Avoir été gaulliste à 20 ans plutôt que maoïste, c'est insupportable à Plenel." @NathalieLoiseau
Total soutien. #Renaissance pic.twitter.com/smFRusu3hl
— Aurore Bergé (@auroreberge) April 23, 2019
Ses adversaires politiques ironisent sur cet épisode
Bien qu’elle affirme ne pas avoir “milité, tracté, [ni] fait campagne”, son passé étudiant a fait réagir ses adversaires politiques pour les élections européennes (26 mai). “On a le droit de changer d’avis, mais pour une formation politique qui fait toute sa com’ autour de l’idée qu’elle constitue le rempart face à l’extrême droite, ça fait drôle”, a critiqué Ian Brossat, tête de liste du Parti communiste français.
On a le droit de changer d'avis, mais pour une formation politique qui fait toute sa com autour de l'idée qu'elle constitue LE rempart face à l'extrême-droite, ça fait drôle… #Loiseauhttps://t.co/9kdy6GsQZV
— Ian Brossat (@IanBrossat) April 22, 2019
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