Sex-toys bios, sites ciblés, pornstars militantes : en 2009, l’industrie du sexe connaît elle aussi sa poussée écolo. Entre prise de conscience et marketing avisé.
Score des écologistes aux européennes, succès de Home : les problématiques environnementales auront été un des grands enjeux de ce début 2009. Le marketing l’a bien compris. Tous les secteurs, désormais, surfent sur la vague du bio, et l’industrie du sexe n’est pas en reste. On voit ainsi apparaître, depuis peu, une nouvelle génération d’acteurs porno écoresponsables, dans le sillage de Leona Johansson et Tommy Hom Ellingsen. Ces deux Suédois ont créé en 2003 le site fuckforforest.com (“baisez pour la forêt”). Unique en son genre, il propose de visionner des vidéos de leurs ébats et celles de sex-activistes contre 15 euros par mois. La somme ainsi récoltée (100000 dollars en 2008) est destinée à la reforestation.
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C’est le premier site qui se sert du porno dans un but purement philanthropique. Et il y a de quoi faire. En 2006, l’industrie du X aurait rapporté près de 4 milliards de dollars, rien que sur le web, et pourrait représenter une sacrée aubaine pour les écolos. Même si, pour l’instant, le groupe a du mal à distribuer l’argent ainsi recueilli aux associations traditionnelles, gênées par ces dons un peu spéciaux.
Dans un autre genre, une maison close berlinoise propose une réduction sur le prix de la passe aux clients qui viennent en vélo ou en transports en commun. Une manière d’attirer des consommateurs plus jeunes mais aussi de “réduire le trafic et le stationnement dans le quartier”. Grâce à cette carotte, 20 % des clients se sont déjà mis au vert.
Mais l’écologie peut aussi se révéler un véritable argument de vente. Depuis les sites néobabas comme vegporn.com (“porno végétarien”) ou hippie goddess.com (“déesse hippie”) qui mettent en ligne des photos (payantes) de filles aux jambes poilues sous le slogan “Eat pussy, not pork” (“Bouffez du minou, pas du porc”), aux sites de rencontres en ligne entre nudistes ou végétariens, certains l’ont bien compris et surfent sans complexe sur la vague.
Le sex-merchandising n’est pas en reste et on peut facilement trouver des préservatifs ou des lubrifiants biodégradables. Rayon sex-toys, plus besoin de se ruer sur le bac à légumes (de saison) pour trouver un engin écolo. Greenpeace avait donné l’alerte en 2006, en montrant que les sex-toys pouvaient contenir jusqu’à 70% de phtalates, un composant rendant le plastique mou mais qui serait nocif pour le système hormonal. Depuis, les fabricants se sont mis à la page et proposent désormais des versions “propres” en silicone ou en acier chirurgical.
Les sites de vente en ligne se multiplient, comme thesensualvegan.com (“le végétarien sensuel”) et, sur lovehoney.co.uk, on peut même recycler son vieux vibro pour le remplacer par un nouveau à moitié prix. Mais le must en la matière, c’est le tout nouveau Earth Angel (“l’ange de la terre”), un vibro qui se recharge grâce à une manivelle. Vingtcinq pour cent de son prix est même reversé à Greenpeace. Un sex-toy dynamo donc, qui, pour quatre minutes d’efforts, garantit trente minutes de plaisir et zéro empreinte écologique.
Cerise Sudry-Le Dû
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