Dans un entretien donné à l’hebdomadaire le Point, le ministre de l’Intérieur, visé par une plainte pour viol, a déclaré : “La victime dans cette histoire, c’est moi.” Sans oublier d’ajouter qu’il n’a “pas le droit de se plaindre”…
“C’est moi dont on salit le nom.” Voici un extrait de l’interview donnée par Gérald Darmanin à l’hebdomadaire le Point et publiée mercredi 5 août (édition abonnés). Interrogé à propos de la plainte pour viol qui le vise, le ministre de l’Intérieur a en outre déclaré “la victime dans cette histoire, c’est moi”, évoquant une “calomnie” à son égard.
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Pour rappel, l’ex-ministre de l’Action et des Comptes publics est accusé par une ancienne adhérente de l’UMP, Sophie Patterson-Spatz, de viol, de harcèlement sexuel et d’abus de confiance. Les faits présumés auraient eu lieu 2009, la plaignante affirmant s’étant sentie contrainte d’avoir une relation sexuelle avec Gérald Darmanin – ce dernier lui aurait promis d’intervenir en sa faveur dans le cadre d’une condamnation judiciaire. D’abord classée sans suite en 2018, la plainte a été relancée par la cour d’appel de Paris début juin. Le maire de Tourcoing, lui, parle d’un rapport consenti.
La colère des féministes
“Je suis à la disposition de la justice. Je l’ai été trois fois en trois ans. Je le serai une quatrième fois, s’il le faut”, a-t-il également répondu. Et d’ajouter, ce qui ne manque pas d’ironie vu ses propos précédents : “Reste que c’est difficile à vivre. Mais je n’ai pas le droit de me plaindre.”
Concernant la plainte pour viol, Darmanin dit : « C’est difficile à vivre. Mais je n’ai pas le droit de me plaindre ». Et tu fais quoi précisément dans cette interview si ce n’est te plaindre ?! #darmanindémission https://t.co/AMJ8IIlJCQ
— Geraldine Franck (@GeFranck) August 5, 2020
Depuis sa prise de fonction en tant que ministre de l’Intérieur – l’Elysée affirmant que cette accusation de viol “n'(était) pas un obstacle à sa nomination” tout en ayant par ailleurs fait de l’égalité femmes-hommes la “grande cause du quinquennat”, ahem -, nombre de militantes féministes ne cessent d’exprimer leur colère et d’appeler à sa démission, à l’instar du collectif Nous Toutes.
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