Alors qu’Emmanuel Macron vient d’annoncer qu’il ne rencontrerait pas les « gilets jaunes » ce vendredi 7 décembre, une archive de sa campagne présidentielle résonne tristement avec l’actualité. Dans un discours de 2016, il se ventait d’être “à l’écoute du pays” et “d’aller voir les autres pour comprendre ce qu’il se passe”.
« Je me replongerai dans le pays, pour moi aussi comprendre, en montrant que notre première démarche politique c’est d’écouter le pays. » Ces mots étaient ceux d’Emmanuel Macron, en juillet 2016. Dans un discours diffusé sur le compte YouTube d’En Marche, Emmanuel Macron annonce la fin de la grande marche lancée quelques mois plus tôt. Les militants du mouvement avaient alors fait du porte-à-porte, munis de leurs stylos et questionnaires pour prendre le pouls de la société française. Une séquence repérée par Thomas Legrand pour sa chronique du 7/9 de France Inter ce vendredi 7 décembre, et qui résonne d’autant plus aujourd’hui, face à la fronde des gilets jaunes qui secoue le pays tout entier depuis maintenant trois semaines. Ce vendredi matin, Emmanuel Macron a indiqué qu’il ne recevrait pas les « gilets jaunes » modérés qui demandaient à le rencontrer.
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« Essayer de comprendre ce qui se passait dans le pays »
Face caméra, Emmanuel Macron en campagne insiste sur l’importance d’aller sur le terrain à la rencontre des Français. « Nous avons commencé la grande marche le 28 mai dernier. Et c’était une aventure unique, complètement neuve, puisque cela consistait à ce qu’un mouvement politique tout neuf, tout jeune, décide que son premier geste c’était avant tout d’aller voir les autres, d’essayer de comprendre ce qui se passait dans le pays », déclare-t-il solennellement. « On a souvent parlé en France de faire de la politique différemment, du fait qu’il fallait écouter les gens, le pays. On l’a fait », se félicite l’ancien ministre de l’Economie. Selon lui « 100 000 conversations » et « 25 000 questionnaires » ont ainsi été réalisés.
« Je me replongerai dans le pays pour moi aussi comprendre »
Le chef de file d’En Marche ajoute encore : « Je me replongerai dans le pays pour moi aussi comprendre, en montrant que notre première démarche politique c’est d’écouter le pays. Nous avons gagné le droit d’être entendus et donc de prendre la parole pour expliquer et proposer. »
« Ecouter le pays », affirmait donc le président en 2016. Et Thomas Legrand termine sa chronique en citant, très justement, Michel Rocard : « Le drame c’est que ce qu’il faut dire et faire pour gagner une élection présidentielle en France, n’est pas ce qu’il faut dire et faire pour gouverner la France. »
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