Alors que la campagne pour les élections générales britanniques a débuté le 30 mars, les sites www.davidcameron.com et www.edmiliband.com viennent de faire leur apparition sur la toile. Le premier ministre y prône la ”résistance chrétienne aux politiques amorales ”. Un combat difficile à comprendre après cinq ans au pouvoir. Son principal opposant Ed Miliband annonce, quant à […]
Madonna, David Cameron, Scarlett Johansson, François Hollande… Qu’ont en commun ces personnalités si distinctes ? Tous se sont fait voler leur nom… sur internet. Focus sur le cybersquatting, le business des noms de domaines internet.
Alors que la campagne pour les élections générales britanniques a débuté le 30 mars, les sites www.davidcameron.com et www.edmiliband.com viennent de faire leur apparition sur la toile. Le premier ministre y prône la »résistance chrétienne aux politiques amorales ». Un combat difficile à comprendre après cinq ans au pouvoir. Son principal opposant Ed Miliband annonce, quant à lui, que » les choses ne pourraient pas être pire » pour son parti. Une autocritique très défaitiste en pleine campagne.
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Les deux sites ne sont en fait officiels que d’apparence. Les deux candidats viennent d’être victimes de cybersquatting par un évangéliste britannique.
Reza Sobati, l’internaute en question, n’en est pas à son coup d’essai. En 1999, Sobati avait déjà acheté GordonBrown.com pour parler de l’effacement de la dette du Tiers Monde. Il avait finalement revendu le domaine pour 30 000 livres.
Au sujet de ce nouveau double troll, Reza Sobati prétend vouloir seulement attiré l’attention des hommes politiques. »Ils sont plutôt vaniteux, ils iront forcément chercher ce qui correspond à leur » point-com‘, confie-t-il à Motherboard. Selon lui, ses sites recueilleraient plus de 5000 visiteurs par jour. Et pour la suite, Reza Sobati se dit prêt à » étudier toutes les offres raisonnables »…
Cybersquatting, Culture Jamming et justice
Le cybersquatting découle de la Culture Jamming, consistant à détourner des techniques de communication reconnues de marques pour s’en servir à des fins politiques.
Les noms de domaine sont enregistrés par l’organisation internationale ICANN (Internet Corporation for Assigned Names and Numbers), puis des organismes nationaux gèrent les attributions des extensions comme ».fr » ou « .uk ». En France, l’AFNIC (Association Française pour le Nommage Internet en Coopération) se charge de ces attributions. La réglementation des adresses internet dépend donc des pays, et la justice punit plus ou moins le cybersquatting. En France, depuis 2011, le cybersquatting est par exemple considéré comme de l’usurpation d’identité et est puni d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende.
Politiques et artistes, tous dans le même bateau
Alors que certaines stars comme Taylor Swift assure leur sécurité en achetant plusieurs domaines les concernant, d’autres se sont fait prendre au jeu du cybersquattage. Madonna, Nestlé, Julia Roberts, Bruce Springsteen, Sting, Kodak… La liste est longue. En 2008, un imposteur, prétendant être un représentant de Scarlett Johansson, proposait un concours sur scarlettjohansson.com. Le prix ? Un plan à trois avec l’actrice pour les deux grands gagnants. Kevin Spacey a été, quant à lui, victime d’un cybersquatteur en série, en 2001. Jeffrey Burgar possédait déjà les noms de domaine de Mariah Carey, Jodie Foster ou encore Céline Dion. Cependant, la justice, n’estimant pas le contenu du site www.kevinspacey.com dérangeant, donna raison au cybersquatteur. L’interprète de Frank Underwood dût se résoudre à abandonner son nom. Il réussit finalement à le récupérer en faisant appel à l’UDRP.
François Hollande, alors candidat pour 2012, s’était fait voler son domaine. »Hollande2012.fr » menait vers le site de l’UMP puis vers un graphique sur le coût des primaires PS. Le détenteur du domaine l’avait alors remis à l’équipe de campagne numérique d’Hollande pour éviter les poursuites judiciaires.
Une erreur de campagne qui pourrait se reproduire en 2017. Sachez que Hollande2017.fr (depuis octobre 2011), Valls2017.fr (depuis octobre 2012) ou encore Sarkozy2017.fr (depuis mars 2011) ne sont plus disponibles. Mais, vous pouvez encore acquérir Mariton2017.fr ou Balkany2017.fr pour la modique somme de 12 euros par mois.
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