Les planches de la BD « Projet Crocodile » ne seront finalement pas exposées à Toulouse. Certains élus s’y opposent.
Des hommes aux allures de crocodiles qui harcèlent des femmes ; la bande dessinée de Thomas Mathieu, que nous vous présentions il y a quelques jours, dénonce le sexisme ordinaire. A l’occasion de la journée internationale sur les violences faites aux femmes, la mairie de Toulouse devait exposer 15 planches de son « Projet Crocodile » dans le square Charles de Gaulle. Le projet a finalement été rejeté par les élus de la ville.
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Des dessins jugés vulgaires
Thomas Mathieu pensait que cette exposition allait avoir lieu, rapporte Le Monde. En effet, c’est la mairie de Toulouse qui l’avait sollicité il y a un peu plus d’un mois pour qu’il envoie quelques planches de sa BD. Pour la journée internationale sur les violences faites aux femmes, la ville rose voulait organiser une grande exposition en plein air. Parmi une vingtaine d’idées, le « Projet Crocodile », semblait figurer dans les favories. Il était même passé devant la Commission de cohésion sociale, et un devis avait été établi.
Pourtant, à quelques jours de l’exposition, la commission change d’avis. En cause : quelques voix s’opposent à ce projet, dont celle de l’élue UMP Laurence Katzenmayer. Celle-ci dénonce le caractère « provocateur et parfois vulgaire » de certains dessins. Si les élus du PS soutiennent que le choix des planches de Thomas Mathieu avait été arrêté, la mairie de Toulouse assure qu’aucune décision définitive n’avait été prise, et qu’il ne s’agit donc pas de censure.
En cause, deux planches : la lesbophobie et le viol conjugal
Parmi les images que les élus auraient trouvé choquantes, deux semblent avoir alimenté les débats. Une première où l’on voit un couple de lesbiennes se faire interpeller par un homme qui leur lance : « Hey les lesbiennes, vous voulez ma bite dans votre cul ? ». La seconde montre une femme dont le copain la viole.
Thomas Mathieu confie au Monde que ce sont « des thèmes qui posent problème dans la société d’aujourd’hui » :
« On voit deux femmes se tenir la main dans la première. Je me demande si ce n’est pas cela, finalement, qui est trouvé immoral et pornographique. Ce serait grave. »
Le dessinateur reconnaît que ses dessins ne sont pas pour les enfants. Mais le harcèlement de rue et les autres violences ordinaires faites aux femmes qu’il dénonce sur son Tumblr et dans sa BD auraient certainement fait l’objet d’une belle exposition, qui aurait pu participer à sensibiliser sur ces sujets.
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