Après des centaines d’heures de cours perdues pour leurs enfants, des parents de collégiens de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) ont annoncé jeudi 10 octobre vouloir attaquer l’Etat en justice pour « discontinuité du service public ».
Mauvaise rentrée pour l’Education nationale. Quelques semaines après le début des cours, des parents d’élèves du collège Fabien de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) ont dénoncé le fait que leurs enfants perdaient de nombreuses heures de classe, du fait du non-remplacement de professeurs absents.
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Jeudi 10 octobre, 19 familles de neuf classes différentes de ce collège, ont donc affirmé vouloir attaquer l’Etat en justice pour « discontinuité du service public ». Selon Catherine Denis, mère de famille et représentante FCPE de cet établissement interrogée par le Parisien, “en ne proposant pas de situation de remplacement, l’Etat, qui se doit d’assurer la continuité du service public, ne respecte pas la loi”.
“Nous allons porter plainte collectivement avec l’appui de la FCPE pour le préjudice que subissent nos enfants, faute de remplacements de professeurs”, a-t-elle ajouté dans le quotidien francilien.
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178 heures de cours non remplacés
Pour pallier ce manque de cours, les parents d’élèves demandent une compensation symbolique, de 12 euros par heure non remplacée, soit 2 000 euros par famille. En moyenne pour l’année scolaire 2018-2019, ce sont près de “178 heures [qui n’ont pas été] remplacées, soit 17 % des heures [qui n’ont pas été] assurées” dans cet établissement, rapporte l’AFP.
Mais pourquoi vouloir déposer un recours administratif ? Catherine Denis confie, toujours au Parisien, qu’elle souhaite “aller au-delà des habituels courriers de protestation envoyés à la direction des services départementaux de l’Education nationale”.
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L’Etat tranche en faveur des familles dans le passé
En juillet 2017, l’Etat avait été contraint d’indemniser à hauteur de 96 euros – un euro pour chaque cours non remplacé – les parents d’un collégien scolarisé à Lakanal de Colombes (Hauts-de-Seine).
Catherine Denis a par ailleurs dénoncé le fait que le département cumulait structurellement de nombreuses difficultés. “On a le taux le plus important d’enseignants contractuels et de néo-titulaires.” Selon l’AFP, citant un rapport parlementaire de 2018, la Seine-Saint-Denis avait un taux d’enseignants néo-titulaires dans les collèges et lycées de REP (réseau d’éducation prioritaire) de 64 % à la rentrée 2016, contre 21 % au niveau national. Par ailleurs, dans le 93, “les collégiens perdent chaque année 100 à 150 heures de cours” selon Alixe Rivière, co-présidente de la FCPE 93, citée par l’AFP.
Où sont les profs ? #H2CP
Communiqué de presse – FCPE de la Seine-Saint-DenisLa FCPE de la Seine-Saint-Denis constate à cette rentrée qu’il manque des professeurs à tous les niveaux et pour toutes les matières dans les collèges et les lycées du département… pic.twitter.com/WaQ8KbWIVX
— FCPE 93 (@fcpe93) September 17, 2019
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