Le procès historique de Bradley Manning, soldat américain accusé d’avoir été la taupe de Wikileaks, s’ouvre aujourd’hui sur la base militaire de Fort Meade (Maryland). Sur Internet, un important dispositif de soutien au jeune homme de 25 ans été mis en place.
“I am Bradley Manning” : ce message brandi par des anonymes défile en boucle via un nouveau Tumblr de soutien au soldat de 25 ans, créé ce lundi. Arrêté en Irak il y a trois ans, puis transféré en juillet 2010 à la prison de Quantico (Virginie), Bradley Maning comparaît à partir d’aujourd’hui pour avoir transmis des centaines de milliers de documents confidentiels de l’armée américaine et des câbles diplomatiques au site Wikileaks. Manning risque la prison à vie avec 22 chefs d’accusations contre lui dont “collusion avec l’ennemi”, charge la plus grave, pour laquelle Bradley a plaidé non-coupable et que son comité de soutien entend bien faire annuler.
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Ce dernier a donc lancé un vaste projet s’appuyant sur les réseaux sociaux et les sites de “crowd-speaking”. Son ambition? Utiliser la Toile pour attirer l’attention sur le cas Manning et lui permettre d’avoir droit à un procès équitable.
Le crowd-speaking : nouveau levier de soutien
En plus d’un site officiel, qui a mis en ligne un appel aux dons pour payer les frais d’avocat du soldat, le Tumblr “IamBradleyManning” propose aux internautes d’envoyer leur photos avec pour consigne de faire apparaître le fameux slogan. En bas de page, on peut lire : “Cliquer ici pour rejoindre la vidéo du 3 juin”. Suspense. On tombe alors sur la page du réseau de “crowd-speaking”, Thunderclap.it : un service permettant de diffuser au même moment un message précis via les comptes Twitter ou Facebook d’un certain nombre d’internautes. Si le seuil minimum de supporters est atteint dans un temps imparti, alors le message sera propagé simultanément sur les réseaux sociaux via les comptes des personnes inscrites.
“1 111 jours de confinement, c’est assez!”
Les fervents défenseurs de Manning estiment que les informations qu’il a communiquées au site de Julian Assange ont permis de révéler le quotidien de l’armée américaine en Irak et Afghanistan, montrant ses dérives et dévoilant le “véritable coût humain” de ces guerres. En juillet 2007, c’est lui qui a transmis au patron de Wikileaks la désormais célèbre vidéo Collateral Murder montrant l’attaque d’un hélicoptère Apache contre des civils, à Bagdad :
Erigé en héros de la démocratie, l’ancien membre des services de renseignement américain en Irak, un peu chétif derrière ses lunettes, a reconnu avoir possédé puis diffusé ces informations. Méritait-il pour autant d’être détenu dans des conditions extrêmement sévères jusqu’à aujourd’hui? “1 111 jours de confinement, c’est assez !”, dénonce en capitales la page d’accueil du site.
Sur Twitter aussi, les formules d’encouragements se multiplient.
Save #Manning He is a Hero!
— kimworldwide(@kimworldwide) 3 juin 2013
Truth is the cry of many, but the act of a few. #IamBradleyManning #DropTheCharge
— Wesley Gerritsen (@WesleyGerritsen) 3 juin 2013
Les internautes prennent le relais pour rendre leur cri d’alarme aussi viral que possible :
Today #IamBradleyManning because I support the rights of ALL whistleblowers. Drop the Aiding the Enemy charge! RT! thndr.it/12CIIdl
— AnonIam (@AnonIamE) 3 juin 2013
Une vidéo inédite devrait être publiée sur le Tumblr I am Bradley Manning dans la journée de lundi. La participation sur Thunderclap a, quant à elle, dépassé les 413%, à quelques minutes de la fin de cette initiative. Sur place, dans le Maryland, banderoles et mots d’encouragements fleurissent parmi les pro-Manning, qui se sont déplacés en masse devant la Cour, mobilisée pour douze semaines de procès.
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