Les six candidats à la primaire socialiste des 9 et 16 octobre ont participé à leur premier – long – débat sur France 2 jeudi soir.
Mauvais points à France 2 et aux candidats. Un décor bleuté un peu anesthésiant et des costumes et tailleurs gris ou bleus, comme pour bien plomber l’ambiance. Des pupitres comme pour Questions pour un champion ou Le Maillon faible. Deux premières heures d’émission qui ronronnent gentiment, même quand commence la confrontation entre Martine Aubry, Ségolène Royal, François Hollande, Arnaud Montebourg, Manuel Valls et Jean-Michel Baylet. Un long tunnel sur la crise, dont on a bien compris qu’on n’était pas sorti en écoutant les prétendants à l’Elysée.
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Oh bien sûr, il y a bien eu quelques clashs quand Martine Aubry est venue chercher « François » sur son contrat de génération « qui coûte trop cher et ne marche pas » ou quand elle a essayé de rallier Ségolène Royal sur sa position sur le nucléaire, et donc d’isoler le chouchou des sondages. Ou encore quand elle l’a attaqué sur son inaction présumée :
« J’aime dire oui, mais je sais aussi dire non. (…) La politique, ce n’est pas peut-être bien que oui, peut-être bien que non. »
Et toc !
Hollande en forme, Royal un peu absente
Mais franchement, pas de quoi décoiffer un David Pujadas. Le présentateur de France 2 a été davantage mis en difficulté par un François Hollande qui avait mangé du lion. Objectif affiché du Corrézien : casser son image d’indécis et de politique connivent avec les médias.
« Est-ce que vous pouvez écouter ? » « Ca m’étonne que ça vous ait échappé », « M. Pujadas, je ne sais pas pourquoi il invente des chiffres depuis le début ! »
Un festival de colère saine mode Ségolène Royal en 2007.
Ségolène Royal justement. Tout le monde attendait un clash, un coup d’éclat de l’ex-candidate de 2007, à la traîne dans les sondages. Eh bien pas du tout. Concrète, concentrée, un peu absente par moments, la présidente de Poitou-Charentes a tenu sa ligne de candidate de la France qui souffre. Avec une formule : il faut « reconstruire l’escalier social« . Avant, on parlait d’ascenseur social, mais l’escalier, cela doit être une conséquence de la sortie progressive du nucléaire…
Arnaud Montebourg et Manuel Valls ont courageusement, chacun à leur bout de la ligne, tenté d’animer le débat, sous l’œil amusé du radical de gauche, Jean-Michel Baylet, qui était un peu l’intrus de la soirée.
Pour conclure, François Hollande, le bon élève, a appelé les Français à participer à la primaire pour désigner « le futur président de la République ». Ségolène Royal a rappelé son « contrat avec la Nation » et ses cinq solutions pour changer « la vie quotidienne » des Français. Jean-Michel Baylet a dit qu’il était content d’être venu. Arnaud Montebourg s’est enflammé pour appeler à « écrire l’Histoire de France ». Manuel Valls a appelé à « tourner la page malheureuse du sarkozysme ». Martine Aubry a « bien aimé le débat » et s’est dite prête à présider la France…
Encore deux débats télévisés avant le premier tour de la primaire. Cela va être un peu long.
Hélène Fontanaud et Marion Mourgue
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