Avec Presque comme les autres, Renaud Bertrand réussit une fiction sur l’autisme touchante et sans pathos.
A partir d’un récit personnel de Francis Perrin (Louis, pas à pas) adapté par Pascale Bailly, Renaud Bertrand met en scène l’histoire d’un couple de comédiens confronté à la difficulté d’élever leur fils, Tom, autiste. Mais plus que sur l’étrangeté de cette maladie et ses modes de traitement, Presque comme les autres s’attarde sur l’indifférence et la désinvolture du corps médical et social, Tom n’ayant été diagnostiqué qu’à 3 ans.
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Durant ces premières années, ses parents sont dans l’incompréhension face aux comportements « anormaux » de leur fils (il ne marche pas, ne parle pas, regarde de travers…), sans que personne puisse les éclairer ou les rassurer. Pire, ils subissent les reproches culpabilisants de ceux qui les entourent – psy, médecins, nounous, parents croisés dans les jardins publics…
Spirale infernale et solitaire
C’est cet écart entre le monde extérieur et la vie du couple bousculée par l’épreuve que creuse le film. Comme si, à défaut de mettre des mots sur ce qui échappe à l’entendement, rien ne pouvait se partager, pas même l’expression de son propre malaise. Entre déni et culpabilité, les parents (Bernard Campan, Julie-Marie Parmentier) peinent à sortir d’une spirale que la solitude de leur expérience renforce jour après jour.
Si leur vie professionnelle est altérée, le cadre de leur intimité résiste, autant que l’amour pour un enfant presque comme les autres. Le film déploie sa sensibilité autour de ce “presque” et échappe au risque du pathos par l’attention portée à ses personnages.
Presque comme les autres téléfilm de Renaud Bertrand. Mercredi 30, 20 h 40, France 2
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