Et si nos télés affichaient trois visages, dimanche 23 avril à 20 heures, pour les résultats du premier tour de l’élection présidentielle ? C’est le scénario angoissant qu’envisagent de plus en plus les instituts de sondage. Pour la première fois, ils n’auront peut-être pas le temps de transmettre aux médias des estimations fiables des résultats, […]
Et si nos télés affichaient trois visages, dimanche 23 avril à 20 heures, pour les résultats du premier tour de l’élection présidentielle ? C’est le scénario angoissant qu’envisagent de plus en plus les instituts de sondage. Pour la première fois, ils n’auront peut-être pas le temps de transmettre aux médias des estimations fiables des résultats, pour l’habituel révélation à 20 heures.
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En cause : certains bureaux de vote fermeront plus tard, à 19 heures, au lieu de 18 heures. Les électeurs de certaines grandes villes pourront même voter jusqu’à 20 heures. Cette mesure, prise le 25 avril 2016, est censée empêcher la divulgation des résultats avant 20 heures. Une grande première, qui va bousculer le travail des sondeurs, qui doivent donner le nom des candidats qualifiés après les dépouillements.
Trois visages à 20 heures ?
Les instituts vont devoir aller plus vite pour rendre leurs estimations. Ils n’auront que quarante minutes, au lieu d’1 h 30. « Dimanche, on sera totalement aveugle jusqu’à, peut-être, 19h50. Cela va dépendre de la rapidité du dépouillement des bureaux », explique Stéphane Zumsteeg, sondeur à l’institut Ipsos, sur France Info.
Difficile, en effet, de donner des résultats crédibles, surtout si les écarts sont très faibles. « On jouera, à ce moment-là, la rigueur. On pourrait alors, et par exemple, afficher trois visages à 20 heures », précise Frédéric Dabi, directeur du pôle opinion de l’Ifop, interrogé par France Info. De son côté, Stéphane Zumsteeg précise : « On ne peut pas éluder le fait que les résultats soient tellement serrés qu’on se retrouve, à 20 heures, dans l’impossibilité de donner clairement le nom d’un ou deux finalistes. Ce serait inédit dans la période récente. »
Plus de bureaux-tests
Pour ne pas être trop pris de court, certains instituts de sondage ont déjà pris des mesures. Ils ont multiplié leur nombre de « bureaux-tests », sur lesquels ils s’appuient pour faire leurs estimations. L’institut Ifop en a désormais 300 au lieu de 150, et l’Ipsos, 500, au lieu des 200 à 250 bureaux. Les sondeurs pourront ainsi se rétracter sur d’autres bureaux, s’ils n’ont pas terminé le dépouillement.
Dans un contexte où quatre candidats sont au coude à coude dans les sondages (Jean-Luc Mélenchon, Emmanuel Macron, Marine Le Pen et François Fillon), et après les estimations ratées sur la défaite de Donald Trump aux États-Unis, les instituts de sondage doivent plus que jamais faire preuve de prudence et de précisions.
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