Les articles internationaux retiennent que l’extrême droite se montre menaçante dans cet entre-deux tours.
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Vu des États-Unis : s’accaparer des voix à gauche
“Macron et Le Pen échangent des coups et penchent à gauche alors que la course à la présidence s’anime”, titre la version web du New York Times. Premier constat, Emmanuel Macron accélère et cherche “à dissiper les critiques selon lesquelles sa campagne avant le premier tour n’était pas ciblée et il semblait distrait par ses efforts diplomatiques pour mettre fin à la guerre en Ukraine”. Le président candidat se montre désormais sur le terrain. Il cherche “à avoir le plus d’échanges directs avec les citoyen·nes français·es”. Marine Le Pen, sur Twitter, le tacle en postant une photo où “elle reprend la posture du portrait officiel de Macron”.
Les deux candidats souhaitent attirer les voix du candidat de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, arrivé troisième au premier tour de l’élection. À cette fin, Marine Le Pen propose “de baisser la TVA sur certains produits essentiels”. Quant à Emmanuel Macron, il propose “d’adoucir des propositions particulièrement taboues à gauche, notamment son projet de faire passer l’âge légal de la retraite de 62 à 65 ans”. L’article se termine avec la rencontre de deux étudiantes ayant voté Mélenchon au premier tour. Ce 24 avril, l’une compte mettre un bulletin Macron pour faire barrage à l’extrême droite et l’autre pense s’abstenir.
Vu d’Allemagne : Marine Le Pen, un désastre pour l’environnement
L’hebdomadaire en ligne Der Spiegel dresse un scénario catastrophe en s’intéressant à l’impact que Marine Le Pen élue aurait sur le climat. L’article décortique le programme de la candidate du Rassemblement national et s’aperçoit que la lutte contre le changement climatique n’est pas abordé. “Dans un plan en 22 points, on trouve certes des demandes visant à éradiquer les “idéologies islamistes“, mais on ne trouve nulle part des notions telles que le climat ou l’écologie”, s’étonne la journaliste allemande.
Simon Persico, spécialiste des partis politiques à Sciences Po Grenoble, intervient dans l’article et explique qu’en matière climatique, une victoire de Marine Le Pen serait “absolument dramatique”. Son attitude contre les énergies renouvelables est “une impasse de la politique énergétique qui va ouvrir une nouvelle fracture sociale et qui pourrait se traduire par une pauvreté énergétique pour des millions de ménages”.
Vu d’Italie : l’extrême droite est-elle toujours un épouvantail ?
L’accession au second tour de la candidate d’extrême droite “a transformé un mouvement qui évoluait à la marge de la vie politique en une force qui a fait voler en éclats le bipartisme traditionnel de l’échiquier français” pour le quotidien Corriere della Sera, traduit par Courrier International.
Cela devient “une course à la seconde place”. Emmanuel Macron espère un front républicain pour être réélu. Mais, de l’autre côté, “c’est devenu aussi la tactique de Marine Le Pen”, qui a “a édulcoré son programme, d’essence souverainiste et anti-immigration, en témoignant son attachement à l’Europe et à l’euro”.
Le quotidien italien dresse le constat que l’extrême droite sert d’épouvantail depuis François Mitterrand, “préférant banaliser le programme idéologique, avec ses accents durs et ses slogans racistes, plutôt que de le stigmatiser en le qualifiant de rebut idéologique”.
De plus, le journal s’en prend à la gauche qui ne s’est pas saisi de certains thèmes. Les “demandes de sécurité dans les domaines social et économique n’ont pas été entendues”. Du côté de la droite ? Elle s’est réappropriée certaines idées du Rassemblement national pour obtenir des voix. Tout cela a eu pour effet de “banaliser des slogans, des programmes et des mots d’ordre qui s’écartent de la tradition gaulliste et républicaine”. Reste à savoir si le barrage tient encore.
Vu de Tunisie : une France divisée
Pour l’hebdomadaire tunisien Réalités, “l’extrême droite nationaliste et xénophobe a bien pris ses quartiers en France”. Les leçons n’ont pas été retenues depuis l’élection de 2017 et “les extrêmes se sont enracinés au détriment d’une gauche et d’une droite républicaine qui s’érodent”. Si Macron remportait le second tour de la présidentielle, le 24 avril 2022, il aurait une “légitimité fragile”.
Le journaliste ne cache pas sa déception : “Que ce soit avec Marine Le Pen ou Emmanuel Macron, en France, c’est l’extrémisme et la division qui l’emporteront le 24 avril. Ce n’est pas la France que nous connaissons : celle de Voltaire, d’Olympe de Gouges, de Charles de Montesquieu, de Diderot, de Jean-Jacques Rousseau, du Général de Gaulle ou même de Jacques Chirac…”
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