Ce mardi, Rex Tillerson a été viré par Donald Trump de son poste de secrétaire d’Etat, résultat d’un cumul de désaccords politiques et diplomatiques entre les deux hommes.
Un tweet aura suffi pour lui annoncer la mauvaise nouvelle. Mardi 13 mars, Rex Tillerson a été limogé de son poste de chef de la diplomatie américaine. Dans la foulée, le président Trump a sèchement justifié sa décision : “On ne pensait pas la même chose”. Longtemps isolé au sein du département d’État, dont il était le patron, Tillerson a fini par le quitter par la petite porte.
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A vrai dire, les causes réelles de cette éviction sont profondes et la décision de ce mardi n’est que la conséquence logique des relations tendues entre le chef du Département d’Etat et le chef de l’Etat.
Mike Pompeo, Director of the CIA, will become our new Secretary of State. He will do a fantastic job! Thank you to Rex Tillerson for his service! Gina Haspel will become the new Director of the CIA, and the first woman so chosen. Congratulations to all!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) March 13, 2018
Aux sources des divergences
“Putain de débile”, tel est le nom d’oiseau formulé par Tillerson pour qualifier Trump l’été dernier lors d’une réunion au Pentagone. Le New York Times considère cet épisode comme un tournant dans la relation entre le chef de la diplomatie et son patron.
Quelques mois plus tard, alors que les deux hommes se trouvaient en visite officielle en Asie, Rex Tillerson est allé visiter les vestiges d’une prison où furent détenus des combattants américains à l’époque de la guerre du Vietnam. Or, le nom et l’histoire de cette prison sont étroitement liés au sénateur républicain John McCain, qui y a été détenu. Ce dernier est l’un des principaux parlementaires à s’opposer au magnat de l’immobilier. De fait, Donald Trump et sa garde rapprochée avaient considéré cette visite comme une provocation.
Avant cet épisode, la manifestation “Unite the Right” de Charlottesville qui avait dégénérée avait révélé les tensions entre les deux hommes. Alors qu’un militant d’extrême droite avait foncé en voiture sur des manifestants progressistes, Donald Trump avaient renvoyé dos-à-dos suprématistes et militants antiracistes en condamnant les violences “de tous les côtés, de nombreux côtés”. Rex Tillerson n’avait pas manqué de faire part de son désaccord.
En plus de ces divergences, la désunion s’est manifestée sur d’autres dossiers diplomatiques symboliques. Parmi ceux-ci : l’accord de Paris sur le climat et l’accord sur le programme nucléaire iranien. Rex Tillerson s’est montré favorable aux deux textes, signés pendant la mandature de Barack Obama. Un désaveu des visions stratégiques de Donald Trump. Mais la divergence semble avoir atteint son acmé sur le sujet nord-coréen.
La Corée du Nord : le désaccord de trop
Le New York Times laisse entendre que le timing de la décision n’est pas anodin. En effet, ce limogeage s’inscrit dans le processus entamé par Donald Trump en vue d’une prochaine rencontre avec son homologue Kim Jong-un. Une décision qui a manifestement surpris le désormais ex-chef de la diplomatie.
Il faut dire que la réaction de Tillerson s’avère paradoxal à bien des égards, puisque ce dernier a longtemps plaidé pour un rapprochement entre les deux Etats, déclarant publiquement que seul un apaisement des tensions pourrait aboutir à une solution. Une position qui n’a pas été du goût du chef de l’Etat. Celui-ci n’a pas manqué de le faire savoir via son moyen de communication fétiche – Twitter.
I told Rex Tillerson, our wonderful Secretary of State, that he is wasting his time trying to negotiate with Little Rocket Man…
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) October 1, 2017
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