Deux jours après l’annonce de sa nomination au Conseil national du Numérique, Rokhaya Diallo annonce qu’elle n’est plus à l’ordre du jour. Interpellée par une députée de l’opposition, le secrétaire d’Etat chargé du numérique Mounir Mahjoubi a rétropédalé.
Le gouvernement vient-il de plier sous la pression de l’opposition ? Le revirement express de Mounir Mahjoubi, concernant la nomination de Rokhaya Diallo au Conseil national du numérique (CNNum) semble aller en ce sens.
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« Besoin de sérénité »
Deux jours après la présentation de l’équipe du CNNum, Le Figaro révèle que le secrétaire d’État au Numérique a demandé à l’organisme (et à sa présidente Marie Ekeland) de modifier son organigramme. « Le Conseil national du numérique a besoin de sérénité pour travailler. Les derniers échanges sur la composition du Conseil soulignent que ces conditions ne sont pas pleinement réunies », peut-on lire dans un communiqué de presse diffusé sur Twitter.
Mounir Mahjoubi a demandé à Marie Ekeland de proposer une nouvelle composition du CNNum, qui a "besoin de sérénité pour travailler". pic.twitter.com/AcHfX4BSql
— Lucie Ronfaut (@LucieRonfaut) December 13, 2017
Deux nominations semblent être à la source de ce manque de « sérénité » invoqué. Celles du rappeur Axiom et de Rokhaya Diallo, écrivaine et militante féministe. Des choix qui ont courroucé la députée Les Républicains Valérie Boyer tout juste nommée secrétaire générale adjointe en charge des relations avec la société civile du parti de Laurent Wauquiez. Pour elle, la nomination de Mme Diallo ressemble à une « contradiction » : « Vous mettez en avant Rokhaya Diallo qui parle de ‘femmes racisées' », a-t-elle tweeté dans un courrier adressé au Premier ministre Édouard Philippe.
https://twitter.com/valerieboyer13/status/940934986450063363
>> On a parlé féminisme avec Rokhaya Diallo
Une nomination « plus à l’ordre du jour »
« Je n’ai pas le droit de collaborer avec les institutions de mon propre pays parce que j’ose dire publiquement qu’elles sont imparfaites », a réagi Mme Diallo sur son compte Twitter. Dans un autre message, elle a confirmé que sa nomination n’était « plus à l’ordre du jour ».
Donc je n’ai pas le droit de collaborer avec les instituons de mon propre pays parce que j’ose dire publiquement qu’elles sont imparfaites? Quelle étrange conception de la démocratie. https://t.co/svRGMN1uiY
— Rokhaya Diallo (@RokhayaDiallo) December 12, 2017
Mme Boyer semble s’être satisfaite de la décision prise par le secrétaire d’ État au Numérique :
La raison semble l'emporter https://t.co/L9hDuPOWu8
— Valérie Boyer (@valerieboyer13) December 13, 2017
Ironie de la situation, Rokhaya Diallo se trouvait alors en Egypte, invitée par l’ONU sur un sujet plutôt proche du monde numérique : les discours de haine sur internet…
Pendant qu’en France qqns lançaient une campagne de haine contre @RokhayaDiallo , en #Egypte elle était invitée par l’ONU pour discuter ac @twitter des discours de haine sur internet/medias.
Un sujet sans doute très éloigné du @CNNum . https://t.co/Lw8g7fX2ew— Ariane Lavrilleux (@AriaLavrilleux) December 13, 2017
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