Dans un reportage d’Envoyé Spécial puis sur Twitter, Robert Ménard a déclaré la guerre aux kebabs qui envahiraient, selon lui, le centre-ville historique de Béziers, dont il est maire depuis 2014 : #JeNaiRienContreLeKebab …mais ce n’est pas la France ! — Robert Ménard (@RobertMenardFR) 30 Octobre 2015 Or, le spectre de la “kébabisation”, sorte de “Grand […]
Dans un reportage d’Envoyé Spécial puis sur Twitter, Robert Ménard a déclaré la guerre aux kebabs qui envahiraient, selon lui, le centre-ville historique de Béziers, dont il est maire depuis 2014 :
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#JeNaiRienContreLeKebab …mais ce n’est pas la France !
— Robert Ménard (@RobertMenardFR) 30 Octobre 2015
Or, le spectre de la « kébabisation », sorte de « Grand remplacement » culinaire, est un épouvantail régulièrement brandi par l’extrême-droite. Comme le rappelle Slate, en 2014, le New York Times consacrait même un article à la « kébabophobie », « apparue en France dans des blogs de militants d’extrême droite en 2013 avant de s’inviter dans les campagnes électorales locales et européennes du printemps dernier. »
Toujours en 2014, Rue89 révélait comment la « kébabisation » était devenu un véritable axe de campagne dans certaines villes du sud de la France à l’approche des municipales. Ainsi, à Perpignan, le candidat FN, Louis Alliot, la mentionnait même dans certains tracts.
Le kebab, vecteur de cohésion sociale ?
Pourquoi pointer du doigt le kebab ? Quelles peurs ce petit sandwich turc cristallise-t-il ? Il faut ici rappeler, comme le fait très justement Slate, l’importance des questions d’alimentation dans notre société, forcément liées à « la cohésion sociale puisqu’on s’alimente souvent dans un cadre collectif, qu’il soit professionnel, familial, scolaire, amical, etc. » A l’image du sexe, l’alimentation, elle aussi, est politique.
Alors qu’en France le kebab est souvent stigmatisé, vu uniquement sous le prisme de l’invasion communautaire, en Allemagne, il est, à l’inverse, envisagé comme un signe d’intégration réussie. Le magazine Zaman, cité par Slate, expliquait en 2014 que « les döner kebab sont vus comme un symbole positif de l’intégration turque au sein de la société » allemande, et rappelait que « la chancelière allemande, Angela Merkel, a été photographiée plusieurs fois en train de trancher un döner. » Cf. la photo ci-dessus.
Et la recette ?
En 2013, Slate – décidément de gros gros fans de kebab- consacrait un article à la recette du fameux sandwich turc, réalisé dès le XVIe siècle avec de la viande de mouton :
« 1 kilo de viande de mouton (ou de veau ou des deux) découpée en fines lamelles.
Pour la marinade: jus de 2 oignons, 1 gousse d’ail, du jus de citron, 1 cuillère à café de thym[1], une pincée de piment, sel, poivre, une cuillère à soupe d’huile d’olive, une cuillère à soupe de lait.
Laisser mariner la viande toute la nuit.
Faire revenir les lanières à feu vif dans une poêle avec une tomate concassée.
Prendre 500 g de yaourt à la grecque (qui ressemble davantage au yaourt utilisé en Turquie). Etaler le yaourt dans le pide (ou sur une crêpe de blé noir), mettre la viande et la tomate (ou dessus), éventuellement une feuille de salade et quelques tranches d’oignons. On peut ajouter un piment vert si on en trouve.
Mais plus on ajoute d’ingrédients supplémentaires (choux, etc) et de sauces (mayonnaise, ketchup, sauce blanche, etc) plus on s’éloigne de la recette originelle du döner kebab .
Et évidemment surtout pas de frites. »
Et bon appétit bien sûr.
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