Gros dérapage et véritable tollé pour Laurence Rossignol, invitée ce mercredi chez RMC par Jean-Jacques Bourdin. Interrogée sur la question de la mode musulmane, la ministre a grossièrement exprimé son désaccord face à ces marques, de plus en plus nombreuses, qui s’emparent de ce marché ultra-rentable. Gros dérapage de la ministre @laurossignol “Il y avait […]
Gros dérapage et véritable tollé pour Laurence Rossignol, invitée ce mercredi chez RMC par Jean-Jacques Bourdin. Interrogée sur la question de la mode musulmane, la ministre a grossièrement exprimé son désaccord face à ces marques, de plus en plus nombreuses, qui s’emparent de ce marché ultra-rentable.
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Gros dérapage de la ministre @laurossignol « Il y avait des nègres qui étaient pour l’esclavage »
RT pour sa démission pic.twitter.com/g2v6Qy4uYR— Napoléon (@tprincedelamour) 30 mars 2016
Durant son interview, la ministre des Familles, de l’Enfance et des Droits des femmes a effectivement comparé les femmes choisissant de porter le voile aux « nègres qui étaient pour l’esclavage ».
Ces propos racistes et cette prise de position sans détour vis-à-vis de la mode musulmane ont fait réagir les réseaux sociaux où sont apparus le hashtag #RossignolDemission ainsi qu’une pétition demandant sa démission qui comptabilise à ce jour plus de 17 000 signatures.
La mode musulmane, un marché en pleine expansion
Pourtant, les « vêtements pudiques », autrement dit les vêtements à destination des femmes musulmanes, constituent une véritable manne financière pour les marques qui sont nombreuses à s’être emparées de ce marché. Selon les estimations de l’agence Reuters, le mode musulmane pourrait en effet peser d’ici 2019 près de 500 milliards de dollars, un business qui a su rapidement attirer l’industrie de la mode.
Début janvier, Dolce & Gabbana a lancé en Europe et au Moyen-Orient une ligne de hijabs (un voile qui laisse le visage découvert) et d’abayas (une tunique noire qui descend jusqu’au pied). Ce virage à 180 degrés opéré par la marque italienne, qui jusqu’alors jouait plutôt sur les codes un brin provoc’ de la femme catho’ sexy, révèle un évident opportunisme financier. La marque déclarait d’ailleurs : « Les musulmans représentent 22 % de la population mondiale, et leurs exigences vestimentaires sont trop souvent délaissées par les grandes maisons de couture et de prêt-à-porter européennes ». Il n’en fallait pas plus à Dolce & Gabbana pour entamer une reconversion.
Avant eux, en 2014, DKNY fut l’une des premières marque à exploiter le marché de la « mode pudique » en proposant une collection capsule, tout en sobriété, dessinée pour la période propice du ramadan. L’année suivante, Tommy Hilfiger commercialisera à son tour une collection spécialement conçue pour ce mois consacré aux pratiques religieuses. Mango, Uniqlo et Net-a-porter lui emboîteront le pas.
Dans une interview accordée à l’International Business Times, la chercheuse Reina Lewis déclare : «Avec une population jeune et croissante, ces consommateurs constituent désormais un véritable segment pour l’industrie florissante du marketing musulman, qui jusque-là se concentrait plutôt sur la finance et l’alimentaire (…) Le ramadan est même considéré par certains professionnels du marketing comme un rendez-vous similaire à Noël : un moment pour acheter».
L’industrie de la mode a, semble-t-il, bien compris les opportunités financières qu’offre la mode musulmane. Marks and Spencer est le dernier en date à avoir décidé d’intégrer aux rayons de ses boutiques londoniennes deux modèles de maillots de bain couvrant l’intégralité du corps, des « burkinis ». Cette nouvelle a par ailleurs suscité la polémique Outre-Manche. Et, même si ce marché est en pleine expansion en Occident, aucune marque n’a encore intégré des collections pour musulmanes dans les rayons de ses boutiques françaises, pour le moment.
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