Le Mémorial de la Shoah serait-il devenu un parc d’attraction ? A voir les sourires extatiques qui s’exposent sur les réseaux sociaux, à Berlin, tout porte à le croire. Entre les stèles, nombreux sont les touristes qui se prennent en photo le sourire aux lèvres comme le relève le site Slate.fr. “C’est un jeu de se prendre en photo […]
Le Mémorial de la Shoah serait-il devenu un parc d’attraction ? A voir les sourires extatiques qui s’exposent sur les réseaux sociaux, à Berlin, tout porte à le croire. Entre les stèles, nombreux sont les touristes qui se prennent en photo le sourire aux lèvres comme le relève le site Slate.fr.
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“C’est un jeu de se prendre en photo ici”
Dans cet article, le journaliste de Slate a été « voir un par un un les touristes pour leur demander pourquoi ils semblaient si heureux sur leurs photos ». Les témoignages recueillis peuvent sembler étonnant. “C’est un jeu de se prendre en photo ici, c’est vraiment amusant”, explique ainsi une touriste autrichienne à Slate. Quand on visite la capitale allemande, le Mémorial de la Shoah est un passage obligé, au même titre que le Mur ou la Potsdamer Platz. « On s’est pris en photo exactement de la même manière il y a quelques minutes devant la Porte de Brandenbourg! On sourit parce que c’est un souvenir, » renchérit un autre, originaire de Francfort.
Des photos de profil pour Tinder ou Grindr
Malgré le sentiment de malaise, on ne peut en vouloir à la multitude de touristes qui se prend en selfie ici. Parfois le phénomène peut parfois s’avérer plus gênant. Des blogs ont fait leur succès en recensant les photos prises au Mémorial de la Shoah qui se retrouvent sur des application de rencontres comme Tinder ou Grindr.
L’application Grindr a d’ailleurs tenté de désamorcer le mauvais buzz :
“Nous encourageons vivement nos usagers à se comporter d’une manière respectueuse et à honorer la mémoire de ceux qui ont péri d’autres manières en dehors de l’application.”
Doit-on sacraliser le lieu ?
En fait il se joue ici une question centrale du deuil de la Shoah : doit-on sacraliser ce lieu de mémoire ou faut-il au contraire se l’approprier et continuer à vivre coûte que coûte. C’était d’ailleurs dans ce sens que l’architecte Peter Eisenman du lieu avait dessiné le Mémorial.
“Je pense que les gens vont venir manger le midi sur les piliers, expliquait-t-il avant l’inauguration du lieu, en 2005. Je suis sûr que les skaters vont l’utiliser. Les gens vont danser sur les piliers. Plein de choses inattendues vont s’y passer. Il va y avoir des gens qui vont tenter de dégrader les lieux mais c’est ainsi, c’est l’expression du peuple.”
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