Des chercheurs français ont découvert pourquoi les tatouages persistaient alors que les cellules de la peau qui les portent meurent. Une avancée qui permettra d’améliorer les techniques d’effaçage pour tous ceux qui pourraient avoir des remords.
Une bonne nouvelle pour tous les tatoués qui seront bien embêtés quand la mode de se peindre en bleu de la tête aux pieds sera passée. Les techniques pour effacer les tatouages devraient être grandement améliorées par de récentes recherches scientifiques qui ont permis de découvrir comment les pigments utilisés persistaient indéfiniment alors que les cellules de la peau se désagrégeaient.
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Système immunitaire
Une équipe de chercheurs de l’Inserm, du CNRS et d’Aix-Marseille université dirigée par Sandrine Henri et Bernard Malissen s’est penchée avec succès sur cette énigme. Leurs travaux ont été publiés, mardi 6 mars, dans le Journal of Experimental Medicine.
On pensait jusqu’alors que le tatouage teintait des cellules du derme (la partie la plus superficielle de la peau) appelées fibroblastes. En réalité, l’encre du tatouage se concentre sur les macrophages, des cellules appartenant au système immunitaire dont “le rôle est de capter tous les objets étrangers ayant pénétré dans le corps”, comme l’explique Sandrine Henri au Monde. Ces cellules immunitaires spécialisées réagissent à la blessure infligée par l’aiguille de tatouage et absorbent le pigment à la façon dont ils s’attaquent à un pathogène envahissant ou un morceau d’une cellule mourante.
Souris OGM
Mais ces macrophages ont une durée de vie limitée à une vingtaine de jours, et pourtant les pigments du tatouage restent identiques. En utilisant des souris génétiquement modifiées, les chercheurs ont démontré que les macrophages morts relâchaient les pigments dans leur environnement. Les macrophages voisins récupèrent peu à peu les pigments libérés et assurent de manière dynamique la persistance à long terme des tatouages.
Les chercheurs ont ainsi montré que si l’on greffe de la peau tatouée d’une souris sur une autre souris non tatouée, quelques semaines plus tard, la plupart des macrophages contenant du pigment ont bien été produits par la souris receveuse et non par la souris donneuse.
Ces découvertes permettront à l’avenir d’améliorer les techniques destinées à effacer les tatouages. Un espoir pour tous ceux et celles qui ont commis l’imprudence de graver le nom de leur passion du moment sur l’avant-bras. Si l’amour dure trois ans, les tatouages ont la peau beaucoup plus dure.
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