En Angleterre et aux Etats-Unis c’est #lesbian ; au Canada, en Allemagne et en Argentine c’est plutôt #teen ; en Italie c’est #milf et en Inde, #wife. Mais de quoi parle-t-on au juste ? Juste des hashtags les plus tapés dans des hubs pornos par les internautes. The Economist a étudié les goûts en matière […]
En Angleterre et aux Etats-Unis c’est #lesbian ; au Canada, en Allemagne et en Argentine c’est plutôt #teen ; en Italie c’est #milf et en Inde, #wife. Mais de quoi parle-t-on au juste ? Juste des hashtags les plus tapés dans des hubs pornos par les internautes. The Economist a étudié les goûts en matière de porn des différentes populations dans le monde et a compilé les résultats dans un graphique :
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La France est le seul pays où le résultat « Beurette » arrive en tête
On remarque qu’en France, le mot-clé le plus tapé est #beurette. Ce choix n’est pas anodin et fait même preuve d' »exception culturelle ». La France est en effet le seul pays où le résultat arrivant en tête des recherches fait référence à une caractéristique ethnique (si on enlève les termes de recherche qui font référence à la nationalité de l’internaute, qui préfère apparemment voir des gens jouir dans une langue qu’il comprend), relève le site Rue89, qui a tenté d’y trouver une explication.
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Tentez l’expérience – bon pas dans l’open space de votre boîte – en tapant « Beurette » dans votre moteur de recherche internet. Vous tomberez sur des sites pornographiques. Aucune référence à l’histoire ou à la politique mais à des « filles arabes voilées ou non » qui sont « un must pour l’amateur d’exotisme », note Rue 89 qui cite la chroniqueuse Fatima Ait Bounoua qui l’avait déjà remarqué en 2007 :
« La Beurette est devenue, de fait, une catégorie sexuelle. Elle est classée parmi les autres catégories : “gros seins”, “fétichiste”, “partouze”, etc. Etrange, non ? »
« Un fantasme social avant d’être sexuel »
Pour les sociologues Eric Fassin et Mathieu Trachman, la « Beurette voilée » du porno représente « un fantasme social avant d’être sexuel ». Pour Fatima Ait Bounoua, l’image de la « Beurette » en femme frustrée de sexe et censurée par une culture patriarcale qui l’oppresse est « […] la face cachée d’une représentation, caricaturale, de l’islam ». Où les femmes voilées sont nécessairement opprimées par leurs maris et les garçons arabes. La « Beurette voilée », expliquent Fassin et Trachman, révèle le fantasme social d’une femme arabe à la fois émancipée (des hommes arabes) et soumise (au désir des hommes blancs). Elle est féminine mais pas féministe, libérée mais pour le plaisir des Blancs.
Ou, comme résument les chercheurs :
« Elles sont “mi-putes” (avec nous) “mi-soumises” (avec eux) mais entièrement “putes et soumises ” pour nous. »
Et la « Beurette voilée » n’existe donc que pour être dévoilée. Ou comme les fantasmes sexuels d’un pays peuvent en dire long sur ses rapports sociaux, conclut Rue89.
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