Il est loin le temps où on hurlait “22 v’là les flics” lorsque l’on entendait la sirène hurler. D’une part, car il vous faut aujourd’hui composer le 17 ou le 112 (numéro européen) pour appeler les représentants de l’ordre. D’autre part, c’est l’Obs qui le révèle, que le système des services d’urgence – depuis l’explosion […]
Il est loin le temps où on hurlait « 22 v’là les flics » lorsque l’on entendait la sirène hurler. D’une part, car il vous faut aujourd’hui composer le 17 ou le 112 (numéro européen) pour appeler les représentants de l’ordre. D’autre part, c’est l’Obs qui le révèle, que le système des services d’urgence – depuis l’explosion de l’usine toulousaine d’AZF en 2001 – ne fonctionne plus et est saturé dès qu’un événement exceptionnel se produit.
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80 appels sans réponse
Cette défaillance a été mise en lumière une nouvelle fois au moments des attentats du 13 novembre qui ont touché Paris et Saint-Denis. L’Obs raconte l’histoire de Christophe, qui se trouve dès 19h35 à la terrasse du restaurant Cella, 9 rue de Crussol dans le 11e arrondissement, lorsque une Polo noire à la plaque belge se gare devant lui. A 21h40, après avoir appris les attentats au Stade de France, Christophe veut alerter la police sur les individus de la Polo qui lui avaient semblé louches. Il appelle le 17 « au minimum 80 fois ». Des appels qui restent sans réponse.
« Il faut créer une application »
Frappé par cette histoire, Nicolas Poirier, consultant en droit, dénonce « l’obsolescence du 17 » et appelle « Bernard Cazeneuve à enfin se saisir de cette question ». Interrogé par l’Obs, il explique :
« La solution est simple : créer une application qui permette de transmettre rapidement et discrètement des informations aux services d’urgence. Il n’y a rien de compliqué techniquement, il manque juste une volonté politique. Je compte sur le ministère de l’Intérieur pour donner une impulsion »
Une saturation tout à fait prévisible
L’exemple n’est pas isolé et cette saturation était tout à fait prévisible pour Alexandre Archambault, ancien chargé des affaires réglementaires chez Free et au fait de ces questions. Pour lui le constat est équivoque :
« Les lignes numériques de centres de traitement ne sont pas du tout adaptées à des événements exceptionnels et à un monde où tout le monde a un portable dans sa poche. Elles ne peuvent gérer que 30 appels simultanés… Face à une situation comme le Bataclan, c’est saturé en quelques minutes. »
30% d’appels supplémentaires le week-en des attentats
Ainsi, comme l’Obs l’explique, entre vendredi soir 21h et lundi 8h, les services de polices ont reçu 30% d’appels supplémentaires par rapport au week-end précédent.
« Il faut refondre l’ensemble de la réception des appels d’urgences en s’inspirant des modèles anglosaxon et scandinave », plaide Alexandre Archambault. Depuis sa création en 1928, le fonctionnement du 17 n’a pas vraiment évolué comme le rappelle l’Obs. Peut-on espérer quelque chose de nouveau à quasiment dix ans du centenaire ?
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