Le dispositif visant à lutter contre la pauvreté annoncé par Emmanuel Macron ce jeudi 13 septembre semble très mal porter son nom.
Alors qu’il dévoilait son plan de lutte contre la pauvreté, dans un long discours prononcé au musée de l’Homme à Paris ce jeudi 13 septembre, Emmanuel Macron a annoncé la mise en place d’un « revenu universel d’activité ». Si ces contours semblent pour le moment très flous, la formule est déjà particulièrement maladroite… La mesure reste, en effet, très éloignée du revenu universel proposé par Benoît Hamon durant la dernière campagne à l’élection résidentielle. Ce dispositif doit remplacer plusieurs aides existantes.
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« Il n’y a strictement rien d’universel »
Pour l’instant, le RSA, les aides au logement et la prime d’activité semblent notamment visées, a indiqué la ministre de la Santé et des Solidarités, Agnès Buzyn. Cette prestation sera soumise à des critères de ressources, ainsi qu’à la signature d’un contrat. Son attribution dépend donc des revenus d’une personne, ainsi qu’à des obligations comme le fait de s’inscrire dans un parcours d’insertion. Aussi, si l’allocataire « refuse plus de deux offres d’emploi raisonnables », ce dernier perdra sa prestation, a indiqué Emmanuel Macron.
Cité par L’Express, le philosophe Gaspard Koening regrette une « expression malheureuse » : « Il n’y a strictement rien d’universel dans ce revenu universel d’activité ! Cette formulation est malhonnête pour un projet minime qui consiste a priori simplement à simplifier l’existant », déplore-t-il. « Le vrai revenu universel est versé individuellement à toutes les personnes majeures résidant dans un pays, sans conditions de ressources ni contrepartie », pointe auprès de Libération, Jean-Eric Hyafil, enseignant en économie, auteur d’une thèse sur le revenu universel.
Du côté des associations de lutte contre l’exclusion, même son de cloche. Pour Florent Guéguen, directeur général de la Fédération des associations de solidarité, cité par Libération, les prestations visées sont problématiques. « L’APL est certes perçue par des personnes vivant sous le seuil de pauvreté, mais aussi par des ménages modestes qui ne sont pas pour autant pauvres », souligne-t-il. Le gouvernement prévoit la mise en œuvre de ce revenu universel d’activité via un projet de loi en 2020.
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