Selon les agences de renseignement américaines, les smartphones des marques chinoises Huawei ou ZTE pourraient être une menace pour la sécurité des consommateurs américains.
Message aux Américains : n’achetez pas de smartphones Huawei ou ZTE. Ce sont le FBI, la NSA et la CIA qui le préconisent devant le Sénat le mardi 13 février 2018 comme l’indique CNCB. Lorsque le sénateur républicain Tom Cotton demande aux représentants des services de renseignement présents lors de la commission sénatoriale de lever la main s’ils recommandent ces téléphones chinois aux citoyens américains, aucun d’entre eux ne bouge.
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« Nous sommes très préoccupés par les risques encourus si l’on permet à une entreprise ou à une entité proche de gouvernements étrangers qui ne partagent pas nos valeurs d’avoir tant d’influence dans nos réseaux de télécommunications », a ainsi déclaré Chris Wray, directeur du FBI. Il craint que les smartphones provenant des fabricants chinois puissent « influencer, voire contrôler nos infrastructures de télécommunications » notamment par le biais de « vols d’informations confidentielles » et « d’activités d’espionnage indétectables ».
L’entreprise chinoise a répondu à ces accusations via un communiqué envoyé à CNN, où elle assure : « Nous ne posons pas davantage de risque de cybersécurité que les autres fabricants ». Celle-ci insiste également sur le fait qu’elle opère dans « 170 pays, avec la confiance des gouvernements et des clients » et précise que « jamais aucun gouvernement ou agence n’a demandé de donner l’accès à nos technologies, ou de fournir de quelconques données ou informations sur un citoyen ou une organisation. » La compagnie ZTE a également souhaité réagir en expliquant être « engagée à adhérer à toutes les lois et réglementations applicables aux Etats-Unis ».
Un projet de loi pour interdire tout contrat entre les USA et Huawei
Le 7 février, les sénateurs Tom Cotton et Marco Rubio ont introduit un projet de loi visant à interdire au gouvernement américain d’acheter ou de louer du matériel ou des services de télécommunication auprès de Huawei, de ZTE ou de toutes compagnies affiliées. Tom Cotton insiste : « Huawei est effectivement une arme du gouvernement chinois, et il est plus que capable de voler des informations aux responsables américains en piratant ses appareils ».
Marco Rubio certifie : « Les entreprises de télécommunications chinoises, comme Huawei, sont directement liées au gouvernement chinois et au parti communiste. Pour des raisons de sécurité nationale, nous ne pouvons pas permettre à un adversaire étranger d’intégrer sa technologie dans les systèmes du gouvernement américain ou dans une infrastructure sensible. »
Une percée difficile dans le marché américain
La conquête des Etats-Unis semble décidément compromise pour ces deux fabricants. Depuis des années, leur arrivée sur le marché américain est semée d’embûches. Dès 2011, Mike Rogers, président de la Commission du renseignement de la Chambre de représentants, craignait que les téléphones utilisés par les Américains et les systèmes de communication dont dépendent les Etats-Unis puissent être une sorte de cheval de Troie pour le gouvernement chinois afin d’accéder aux informations sensibles du gouvernement américain. Il clamait également que la Chine avait un « appétit vorace » pour voler les propriétés intellectuelles commerciales.
Le Congrès américain publiait également un rapport en 2012 indiquant que ces compagnies chinoises devaient être considérées comme suspicieuses. Huawei était vu comme le « gorille de 800 kilos dans la pièce ». Le rapport précise qu’il n’existe cependant aucune preuve d’actes répréhensibles commis par ces compagnies.
Des allégations fortement contestées par celles-ci, estimant que leurs produits sont totalement sûrs. « Nous devons soupçonner que le seul but d’un tel rapport est de faire obstacle à la concurrence et d’empêcher les entreprises chinoises d’entrer sur le marché aux Etats-Unis » avait ainsi déclaré Huawei dans un communiqué.
En janvier 2018, un accord devait être passé entre Huawei et l’opérateur AT&T concernant la distribution du téléphone Mate 10 Pro. Un accord qui aurait permis au fabricant chinois d’être distribué dans tous les pays. AT&T a finalement préféré se retirer des discussions. Sans partenaire commercial aux Etats-Unis, il est difficile pour la compagnie de pouvoir réellement pénétrer le marché américain. Huawei ne se décourage pas pour autant et a déclaré à CNCB que de nouveaux produits allaient être lancés malgré tout sur le sol américain très prochainement.
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