Il y a 25 ans, le 11 mai 1990, le cimetière israélite de Carpentras (Vaucluse) était profané, déclenchant un scandale national dont on se souvient encore aujourd’hui. Le corps de Félix Germon avait notamment été exhumé et mis en scène dans une simulation d’empalement. Depuis, ces dégradations volontaires défraient régulièrement la chronique. France TV Info a publié un article […]
Il y a 25 ans, le 11 mai 1990, le cimetière israélite de Carpentras (Vaucluse) était profané, déclenchant un scandale national dont on se souvient encore aujourd’hui. Le corps de Félix Germon avait notamment été exhumé et mis en scène dans une simulation d’empalement. Depuis, ces dégradations volontaires défraient régulièrement la chronique.
France TV Info a publié un article long illustré de photos qui fait le point de manière très complète sur ce mal qui ronge la France. Antisémites, mais aussi islamophobes, anti-chrétiens ou satanistes, les profanations offrent de multiples visages.
Les profanations n’ont pas forcément de connotation politique
Parmi les idées reçues mises en cause dans cet article, celle selon laquelle les profanations sont souvent le fait d’individus politisés. Si les auteurs de la profanation de Carpentras se sont révélés être des skinheads, toutes ne sont pas exécutées avec une conscience politique.
« Selon les données répertoriées par le Système de traitement des infractions constatées (Stic), analysées dans le rapport parlementaire déjà mentionné, on estime qu’en 2010, 17% des profanations de cimetières (tous cultes confondus) étaient d’inspiration néonazie », rapporte France TV Info.
Une recrudescence des profanations depuis 2008
Quantitativement, les données dont dispose le ministère de l’Intérieur témoignent d’une recrudescence des dégradations volontaires de cimetières depuis 2008 : +43% entre 2008 et 2014, dont une majorité concerne des cimetières chrétiens. Ainsi « en France, un cimetière est profané tous les deux jours (216 actes ont été recensés en 2014) ».
Géographiquement concentrées dans l’Est de la France
Un rapport parlementaire datant de novembre 2011, a montré que les profanations avaient lieu en grande partie dans l’Est de la France : le Nord-Pas-de-Calais, la Picardie, la Lorraine et l’Ile-de-France. Le cimetière israélite de Cronenbourg, à l’ouest de Strasbourg, a par exemple été plusieurs fois la cible de dégradations volontaires. Cela s’explique par la présence de « nombreux cimetières juifs » en Alsace, selon l’historien Thierry Legrand, interrogé par France24.
La moitié des départements français sont cependant concernés par ces délits selon le ministère de l’Intérieur. Ce fut encore le cas récemment à Oyonnax, où plusieurs tombes du cimetière communal ont été dégradées, ou à Castres.