Le ministre de l’Ecologie Jean-Louis Borloo a annoncé ce mercredi que la France plaiderait pour l’interdiction du commerce international du thon rouge, menacé dextinction. Tout en demandant un moratoire de 18 mois pour laisser à la fillière le temps de s’organiser. A Marseille, les thoniers en colère demandent un rendez-vous avec Nicolas Sarkozy.
Le ministre de l’Ecologie Jean-Louis Borloo a annoncé ce mercredi que la France plaiderait pour l’interdiction du commerce international du thon rouge, menacé dextinction. Tout en demandant un moratoire de 18 mois pour laisser à la fillière le temps de s’organiser. A Marseille, les thoniers en colère demandent un rendez-vous avec Nicolas Sarkozy.
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Dans les Inrocks du 27 janvier, Charles Braine, chargé de programme pêche durable au WWF France, expliquait que les consommateurs doivent accepter de manger du poisson moins souvent et de le payer plus cher.
Pour sauver la mer, sommes-nous condamnés à ne plus manger de poisson ? Non, bien sûr. Mais il faut tout revoir.
D’abord un chiffre : la surpêche fournit potentiellement onze kilos de poissons sauvages à chaque être humain par an. C’est beaucoup trop.
Si nous voulons préserver à la fois la mer et le plaisir de la table, il conviendrait de consommer du poisson moins souvent et d’accepter de l’acheter plus cher.
C’est le prix de la pêche durable et de la viabilité économique pour les pêcheurs. Car même si elles sont encore très minoritaires, les pratiques vertueuses existent bel et bien.
Elles consistent à sortir de la logique du profit à court terme.
Dans le Var, les pêcheurs n’ont jamais eu les yeux plus gros que le ventre. Ils n’ont pas succombé aux sirènes des subventions étatiques et sont à la barre de leurs petits navires adaptés à ce littoral.
En conservant le modèle d’organisation ancestral, les prud’homies, ils construisent leurs règles en relation étroite avec leur environnement, se partagent les postes de pêche à tour de rôle, s’interdisant certaines techniques de capture trop efficaces…
Le WWF travaille d’ailleurs avec eux dans un grand projet de développement local durable. En Bretagne, on pêche le bar à la ligne dans des conditions parfois dantesques.
Les ligneurs préfèrent capturer peu mais bien et vendre leurs poissons plus chers. Loin des côtes, il demeure très difficile d’acheter des poissons non menacés.
Méfions-nous du marketing vert, le fameux “greenwashing”. Aujourd’hui, il n’existe qu’un seul écolabel qui respecte les principes édictés par l’ONU en matière de pêche : le MSC, Marine Stewardship Council.
Vous reconnaîtrez assez facilement le petit ovale bleu. Il garantit que l’espèce provient d’une pêcherie bien gérée, où le stock se porte bien grâce à des pratiques de pêche qui ont un impact limité sur l’environnement marin.
D’une façon générale, il faut privilégier les poissons locaux et de saison et ne pas hésiter à harceler son poissonnier de questions !
Des guides de consommation très sérieux existent sur différents sites (www.wwf.ch, www.pourunepeche durable.org, www.allianceproduits delamer.org).
Au bar à sushis, laissons le thon, le saumon, le bar et la dorade se reposer un moment. Sauvages ils sont en danger, élevés en cage ils sont un danger.
Sur la boulette de riz, privilégions le maquereau et le chinchard.
Image extraite du documentaire Global Sushi de Jean-Pierre Canet, Jean-Marie Michel et Damien Vercaemer.
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