Selon une information du Canard Enchaîné, Jean-Paul Huchon, président de la région Ile-de-France qui ne sera finalement pas candidat à sa propre succession aux prochaines élections régionales, aurait plutôt bien négocié sa porte de sortie.
« Sur le ring, je n’ai jamais jeté l’éponge. Ils ne me connaissent pas ! Ils ne savent pas que j’étais un petit garçon batailleur ! Pourquoi croyez-vous que j’aime le rock ? C’est parce que c’est de la musique très forte. Et assez violente. La bluette, ce n’est pas mon style ». Il y a quelques jours, c’était un Jean-Paul Huchon assez remonté et prêt à se battre pour garder sa place de président de région qui s’exprimait dans Le Monde. « Je suis le patron d’une région de 12 millions d’habitants et j’ai gagné trois fois la région. On ne me traite pas comme une serpillière. »
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Huchon jette l’éponge après 17 ans de règne
En somme, un patron de région, qui après 17 ans à la tête de l’Ile-de-France, n’avait pas l’intention de plier si facilement face au président de l’Assemblée Nationale Claude Bartolone qui venait, quelques jours plutôt, d’annoncer sa candidature.
Mais le même jour de la parution de l’article, le style Huchon a quelque peu changé. Et le socialiste a docilement accepté de se retirer au profit de Bartolone. C’est dans un communiqué signé après une rencontre entre les deux hommes, que le pacte fut scellé. « Tous deux, candidat des socialistes et président de région, travaillerons ensemble à un rassemblement plus large encore, permettant la victoire de la gauche en décembre prochain. »
Une longue liste de contreparties
Si les observateurs prédisaient ce retrait en échange de quelques contreparties, le Canard Enchaîné les révèle. Dans son édition du 13 mai, l’hebdomadaire livre la liste de cadeaux potentiels qui pourraient être faits à l’actuel patron de la région.
« Le président sortant a demandé et, apparemment, obtenu la reconduction de l’accord financier le concernant, c’est-à-dire le paiement par les nouveaux conseillers régionaux et le Parti socialiste du reliquat des dettes qu’il a contractées après le rejet, en 2010, de ses comptes de campagnes. Huchon a également réclamé un fauteuil de sénateur en 2017 et, en attendant, un poste de prestige. »
Un accord qui pourrait bien profiter au président aux trois mandats, dont les dettes de la campagne 2010 sont estimés à 1,6 millions d’euros. En jetant ainsi l’éponge, l’homme qui ne voulait pas être « traité comme une serpillère » fait plus ou moins les affaires du Parti socialiste qui, s’il devra se charger des dettes, n’aura pas à se tracasser avec une primaire, celle de Claude Bartolone et peut-être même les siennes. Monsieur Propre.
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