Vous l’avez peut-être aperçue dans les vitrines du Bon Marché, habillant le grand magasin parisien de son style ultra coloré. Ou alors dans la dernière campagne pour la DS 3, ses lunettes surdimensionnées pointant tout juste derrière le volant. Ou encore dans le documentaire d’Albert Mayles, réalisateur du film sur les Rolling Stones Gimme Shelter. […]
Vous l’avez peut-être aperçue dans les vitrines du Bon Marché, habillant le grand magasin parisien de son style ultra coloré. Ou alors dans la dernière campagne pour la DS 3, ses lunettes surdimensionnées pointant tout juste derrière le volant. Ou encore dans le documentaire d’Albert Mayles, réalisateur du film sur les Rolling Stones Gimme Shelter. Mais pourquoi la new yorkaise Iris Apfel, 94 ans, est elle-devenue une icône ?
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Parce qu’elle a mis son œil au service des plus grands
Née en 1921 à New York, Iris Afpel – née Barrel – commence sa carrière en assistant la décoratrice d’intérieur Elinor Johnson, avant de fonder une entreprise de textile avec son mari Carl Apfel pour laquelle ils parcourent le monde à la recherche des tissus les plus extraordinaires. Les clients les plus prestigieux font appel à son sens du décor : l’actrice hollywoodienne Greta Garbo, mais aussi la Maison Blanche, qui engage Iris pour la rénovation des bureaux de pas moins de neuf présidents américains. Difficile d’imaginer Truman ou Reagan dans un des décors foisonnants caractéristiques de cette grande dame de la flamboyance… et pourtant.
Au fur et à mesure de ses voyages, Iris collectionne des pièces artisanales, surtout les gros bijoux qu’elle porte en accumulation, insufflant un vent de nouveauté dans la haute société new-yorkaise traditionnelle. En 2005, le Metropolitan Museum of Art lui dédie une exposition mettant en avant les pièces les plus incroyables de sa garde-robe, exposant son œil incomparable au grand public.
Parce que le style n’a pas d’âge
Aux antipodes du normcore, Iris Apfel est le symbole absolu du more is more : elle accumule les bijoux glanés à travers le monde, multiplie les touches extravagantes – plumes, fourrure, dorures, broderies – et n’est jamais vue sans sa paire de lunettes surdimensionnées. Délaissant la haute couture, elle privilégie les pièces chinées, attrapant le virus des marchés aux puces à 11 ans, lorsqu’elle déniche une broche chez un antiquaire de Greenwich Village pour la modique somme de 65 cents.
Aux côtés de la mannequin Carmen Dell’Orefice, 82 ans, Joan Didion, égérie Céline à 80 ans, ou toutes les femmes mises en avant sur le blog à succès Advanced Style, Iris fait partie de ces icônes dont l’allure traverse les âges, signe d’une industrie de la mode en recherche d’icônes pérennes. Et elle continue d’inspirer les fashionistas de 2016 : « J’adore à quel point son style est audacieux, libre et unique », s’enthousiasme la styliste Lauren Kennedy. « Pour moi, elle est une œuvre d’art vivante, un vrai festin pour les yeux des pieds à la tête – à 100% en accord avec sa personnalité. » Pour Aurélie Bidermann, créatrice de bijoux, la force d’Iris est son exubérance : « Elle sait et ose mélanger les couleurs de façon incomparable. Iris Apfel est une femme de 94 ans qui sait manier avec génie les codes de la mode, en les repoussant toujours plus loin. »
Parce qu’elle représente une certaine idée de l’audace
A 94 ans, la « starlette gériatrique », comme elle se surnomme elle-même, se retrouve propulsée sur les devants de la scène parisienne grâce à sa collaboration avec Le Bon Marché, pour qui elle sélectionne une série d’accessoires inspirés de ses pièces fétiches. Impossible de la rater, placardée sur des affiches géantes sur la devanture du magasin de la Rive Gauche, ou habillant les vitrines de son style bariolé. « En associant des tenues de marques à des bijoux de pacotille en grande quantité, Iris ose », explique Frédéric Bodenes, directeur artistique du Bon Marché. « Le fait de mettre en avant cette grande dame de la mode fait naître l’envie d’élégance et le désir d’oser à toutes nos clientes, et même clients. »
Autre collaboration prestigieuse (quoique surprenante), la marque Citroën choisit la nonagénaire comme ambassadrice de sa DS3, et la filme au volant sur fond de voix off entonnant une de ses citations inspirées : « Je n’ai aucune règle. Elles sont une perte de temps. » Ou comment mamie Iris nous donne une belle leçon de style.
Iris in Paris, exposition et sélection d’objets jusqu’au 16 avril au Bon Marché Rive Gauche.
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