S’il l’a royalement snobée après sa victoire en 2017, Emmanuel Macron craint aujourd’hui Ségolène Royal qui pourrait bien lui faire perdre des points aux élections européennes de 2019. Consigne a donc été donnée de ne plus la cibler dans les médias en attendant de lui trouver un point de chute afin de la « désamorcer ».
Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie, s’est révélé être l’auteur d’un sérieux excès de zèle, le 24 octobre, à en croire le Canard Enchaîné. En effet le chef de l’État n’aurait pas du tout apprécié l’attaque en règle de son ministre, transfuge de la droite, contre Ségolène Royal. « Elle a des intuitions et une liberté de ton dont nous avons besoin », a au contraire commenté Emmanuel Macron.
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Bruno Le Maire recadré
Sur le plateau de RTL, Le Maire avait qualifié Royal de « malhonnête » et reniant « ses engagements passés ». Des attaques venant contrer la sortie de l’ancienne candidate à l’élection présidentielle qui, deux jours plus tôt sur les mêmes ondes, avait dénoncé le « matraquage fiscal par l’écologie qui n’est pas honnête » à propos de la récente hausse sur la taxe du diesel. L’ancienne ministre de l’Environnement est actuellement en promotion de son livre Ce que je peux enfin vous dire.
Bref, Bruno Le Maire croyait bien faire mais a eu tout faux. Car, selon le volatile hebdomadaire, Macron a besoin de Royal. S’il l’a superbement ignorée au lendemain de sa victoire de 2017, il craint que l’ancienne ministre prenne la tête d’une liste aux élections européennes de 2017, soutenue aussi bien par les écologistes que les socialistes. Ce qui pourrait tripler son score de base et mettre de sérieux bâtons dans les roues de l’éventuelle liste En marche !.
« Désamorcer » Royal
D’après le Canard, le chef de l’État cherche donc à l’exfiltrer poliment ou plutôt la « désamorcer » en lui offrant un point de chute « digne de son rang ». Actuellement, Ségolène Royal occupe le poste d’ambassadrice chargée de la négociation internationale pour les pôles arctique et antarctique, vacant depuis le décès de Michel Rocard. L’ancienne présidente du conseil régional de Poitou-Charentes ne serait pas contre le poste de présidente de la Commission européenne, occupé par Jean-Claude Juncker. Bruno Le Maire va donc devoir rapidement changer de cible…
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