La séquence a provoqué la consternation en Égypte. Fin octobre, l’avocat réactionnaire Nabih al-Wahsh a affirmé à l’antenne que si une femme porte dans la rue un jean troué « c’est un devoir patriotique de la harceler sexuellement et un devoir national de la violer. »
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Diffusé sur la chaîne Al-Assema, l’émission de débat portait sur une proposition de loi visant à renforcer les mesures anti-prostitution dans le pays. « C’est du harcèlement sexuel à l’antenne », a protesté l’une des participantes, sans que le présentateur ni aucune des autres personnes présentes ne mettent fin à la séquence.
http://www.youtube.com/watch?v=nwo96TN7xqo
Incitation aux violences faites aux femmes
Habitué des plateaux de télévision, le polémiste s’est fait la voix de l’opinion réactionnaire dans le pays, en s’élevant tour à tour contre un prétendu risque de légalisation de la prostitution, un projet de loi visant à introduire l’éducation sexuelle dans les écoles, et contre l’homosexualité selon lui tolérée par les institutions étatiques.
Ces propos d’incitation ont suscité une vague d’indignation dans une partie du pays. Le Conseil national égyptien pour les femmes a annoncé son intention de poursuivre la chaîne de télévision, tandis que le Conseil national a déclaré qu’il porterait plainte contre l’avocat lui-même. Plus largement, c’est la complaisance de certains médias à l’égard de ces discours d’incitation à la violence qui a été pointée du doigt.
Un harcèlement quotidien
Le problème des violences faites aux femmes est récurrent dans la société égyptienne. Dans une étude publiée le mois dernier, le magazine américain Forbes plaçait ainsi Le Caire, capitale égyptienne, à la première place du classement des villes de plus de 10 millions d’habitants les plus dangereuses pour les femmes. Harcèlement, agressions, viols y sont monnaie courante, au point de rendre les déplacements quotidiens impossibles, comme l’illustre le film de Mohamed Diab, Les femmes du bus 678. Sorti en 2010, il monte le combat de trois femmes égyptiennes, victimes de harcèlement dans les transports en commun.
Cette situation a empiré depuis la révolution de 2011. Pour rappel, plusieurs femmes avaient été victimes d’agressions lors des manifestations place Tahrir.
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