Pour son probable dernier meeting avant le premier tour, François Fillon s’est rendu à Calais puis à Lille dans les Hauts-de-France. Il a mis en garde contre la « dictature » qui menace la France.
La « dictature » ou « le marketing du vide » promet donc François Fillon. Voici ce à quoi les Français auront droit s’il ne se qualifie pas dimanche pour le second tour de l’élection présidentielle. Pour son « dernier » meeting avant le premier tour – une « surprise » n’est pas à exclure –, le candidat des Républicains a choisi le Grand Palais de Lille, là où Nicolas Sarkozy avait débuté sa campagne malheureuse de 2012.
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Face à une salle à moitié pleine, il a exhorté ses partisans à « donner un coup de collier ». Puis il a multiplié les attaques contre ses adversaires, tout particulièrement contre Emmanuel Macron, cette “vieille soupe dans une marmite neuve”.
Visite express dans un centre démantelé depuis le mois d’octobre
Des propos qu’il avait déjà tenus et qu’il répète désormais à l’envi. A l’image de ce meeting, la fin de campagne a des allures de calvaire pour le candidat issu de la primaire de la droite et du centre. Cette journée en déplacement dans les Hauts-de-France a débuté par une étrange visite à Calais, dans le centre d’accueil pour les migrants Jules Ferry, démantelé en octobre. Le candidat arrive pour une visite express d’une dizaine de minutes aux côtés de la maire LR de la vile, Natacha Bouchart, du président de Région Xavier Bertrand et d’une poignées de fidèles : Eric Ciotti, Florence Portelli ou Valérie Pécresse.
6 mois après le démantèlement de la jungle de #Calais, étrange visite de #Fillon dans un centre désaffectés, au milieu de nulle part… pic.twitter.com/yZsUdeTH3a
— alain auffray (@alainauffray) April 18, 2017
Cette dernière a bien assimilé les éléments de langage du jour. Selon la présidente de la Région Ile-de-France, un second tour entre Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen serait « terrorisant ». Elle évoque à ce titre une trentaine d’entreprises étrangères qui refuseraient de s’installer dans la première région économique de France si l’un de ces deux-là était élu.
Après cette visite quelque peu lunaire, François Fillon rejoint une salle polyvalente de Calais pour une table ronde avec des acteurs économiques de la Région. Sur place, le dispositif policier prévu est impressionnant ; le quartier est bouclé. Ce n’est cette fois pas dû aux désormais habituels concerts de casseroles, mais au contexte de la menace terroriste, avec un projet d’attentat déjoué quelques heures avant.
François Fillon accueilli dans la ville de Calais par quelques militants PCF munis de casseroles : "Fillon en prison" #Fillon pic.twitter.com/vJQE0t0CCP
— Julien Rebucci (@julienrbcc) April 18, 2017
« Que dira-t-on de cette campagne dans les livres d’histoire ? »
On retrouve cet important dispositif policier autour du Grand Palais lillois, en fin de journée. Au pupitre, après une prise de parole de la cheffe d’entreprise Karine Charbonnier, puis du très applaudi Xavier Bertrand, François Fillon a évoqué ce contexte : « Il y a un sujet totalement laissé de côté pendant cette campagne présidentielle : c’est le terrorisme. » Il a promis de dissoudre tous les mouvements se réclamant du salafisme ou des Frères musulmans s’il est élu. Jouant probablement son va-tout lors de ce meeting, il a radicalisé une fois de plus son propos.
« Que dira-t-on de cette campagne dans les livres d’histoire ? Parlera-t-on des prétendues affaires ? Non mes amis, le temps aura fait son œuvre…Peut-être même aura-t-elle choisi la « dictature », trop lasse qu’elle était de sa liberté », a-t-il prophétisé, sans citer de nom.
Après une heure de discours, il a martelé qu’il reste « des voix à conquérir » d’ici dimanche, « des arguments à faire valoir, des amis à faire revenir. Chaque voix comptera. » Si Nicolas Sarkozy a posté une nouvelle vidéo de soutien quelques heures plus tôt, Alain Juppé a lui mis en garde qu’il serait « dans l’opposition » si jamais des membres de Sens Commun rejoignait un hypothétique gouvernement Fillon. Ça en fait du conditionnel d’ici le 7 mai.
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