Ce 26 juillet, le groupe La France Insoumise à l’Assemblée a jugé utile de rappeler au gouvernement ce que représentent les 5 euros d’aide au logement supprimés en quantité de courses. Un discours copieusement hué par les bancs de la majorité.
Si vous avez vu circuler une photo de Jean-Luc Mélenchon à l’Assemblée nationale avec une boîte de haricots verts, un pot de sauce bolognaise et un sachet de pain de mie devant lui, et que vous avez cru à un photomontage, détrompez vous. Ce 26 juillet lors des questions au gouvernement, le groupe de la France insoumise a réagi à la baisse de 5 euros des APL pour tous les allocataires à partir du 1er octobre, en faisant la démonstration très matérielle de ce que cette somme représente :
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« Cinq euros, c’est une somme qui permet de se nourrir pendant quelques jours pour beaucoup de personnes », a défendu Alexis Corbière au micro, pendant que Jean-Luc Mélenchon déballait ses courses.
« Voilà ce que vous supprimez tous les mois pour les plus démunis »
A la suite de la polémique déclenchée par cette mesure, et en réaction aux propos de la députée LREM Claire O’Petit demandant aux jeunes d’« d’arrêter de pleurer », Alexis Corbière s’est fendu de cette attaque en règle :
« 76% des ménages se situant dans les 10% de la population française la plus pauvre touchent ces APL. Avez-vous d’ailleurs calculé le nombre de pauvres supplémentaires que vous allez fabriquer ? […] J’ai fait des courses ce matin, monsieur le Premier ministre. Elles sont là. Et voilà ce que vous supprimez tous les mois pour les plus démunis. Le président Mélenchon vous le montre. Elles sont à votre disposition et aussi à la disposition de la députée O’Petit. En même temps, votre politique c’est s’en prendre aux plus pauvres et rendre aux plus riches. [Huées] Vous ne me ferez pas taire ! »
Pour répondre, Gérald Darmanin, ministre de l’Action et des Comptes publics, s’est fâché tout rouge : « Personne n’a le monopole du cœur mais certains ont celui de la démagogie! ». Il a été généreusement applaudi par les députés LREM. Et de poursuivre : « Il est bien déraisonnable de parler comme vous le faites quand on connaît les difficultés de nos concitoyens. Et je n’ai pas de leçon à recevoir, ni aucun membre du gouvernement, sur le travail que nous allons faire pour les plus faibles. »
.@GDarmanin à @AlexisCorbiere: "Personne n'a le monopole du cœur mais certains ont celui de la démagogie". Ovation des députés REM #DirectAN pic.twitter.com/OZ9dWyUJQ3
— LCP (@LCP) July 26, 2017
LFI privée de monopole
Emporté par sa diatribe, Gérald Darmanin conclut en se revendiquant dans la précipitation d’une autre démagogie :
« Et la démagogie aujourd’hui, ce n’est pas celle que vous croyez, c’est celle qui souligne qu’il faut être courageux, c’est faire des économies, baisser les impôts, c’est qu’il faut relancer la croissance. Le meilleur moyen de faire une politique sociale, c’est de retrouver du travail pour tout le monde! »
Notons que comme souvent lorsque le gouvernement est attaqué par le groupe LFI, il répond en ayant recours à la célèbre formule de Valéry Giscard d’Estaing en 1974 sur « le monopole du cœur ». Ainsi après le discours d’Adrien Quatennens (LFI) le 10 juillet, la députée LREM Caroline Janvier avait répliqué : « Vous n’avez pas le monopole du peuple ». Le député LREM Aurélien Taché avait déclaré lui aussi : « Vous n’avez pas le monopole de la représentation de la démocratie sociale! ». En tout cas, Gérald Darmanin a bien failli finir avec un paquet de coquillettes dans la figure…
Jean-Luc Mélenchon fait ses courses à l'Assemblée Nationale. #DirectAN pic.twitter.com/vdEpqQ7JK0
— Vincent Labille (@LabVince) July 26, 2017
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