Vert et vertueux, notre nouveau ministre de l’Ecologie ? Ça n’est pas aussi limpide que de l’eau de source. Selon Le Canard Enchaîné du 5 juillet, Nicolas Hulot a frôlé l’expulsion peu de temps après avoir été nommé ministre d’Etat. Bien que l’ancien présentateur vedette de TF1 a fait l’objet de danses du ventre répétées de plusieurs présidents de la république pour faire son entrée au gouvernement, il semble traîner quelques casseroles derrière lui.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Une juteuse société
L’hebdo nous téléporte en 1990. Il y a 27 ans, Nicolas Hulot crée Eole Conseil, une société qui lui sert à récupérer les royalties touches sur les ventes des shampoings, gels douche et autre lunettes estampillées « Ushaïa ». Un business lucratif : en 1992, ce « deal juteux » comme le résume le volatile lui rapporterait déjà 745 000 francs (113 000 euros). Puis, à partir des années 2000, tout s’accélère : entre 480 000 et 715 000 euros par an de chiffre d’affaires. Une aubaine pour Hulot, qui possède 99,9 % des parts d’Eole Conseil: il en est le seul bénéficiaire.
Si cette petite entreprise n’a rien d’illégale, elle donne des suées au gouvernement actuel. Car le « guide vert » préfère agir dans l’ombre. Selon le Canard, les comptes des années 2014 et 2015 ont été déposés sous le régime de la confidentialité. De plus, les statuts de la société ont été mis à jour le 21 juin 2017 : Eole a désormais pour objet la « création » de livres ou de films, « la promotion (…) de l’image et de la personne de Nicolas Hulot », mais aussi le « conseil en relations publiques et en communication sous toutes ses formes » ou encore « l’organisation et l’animation de conférence ». De quoi suspecter d’éventuels conflits d’intérêts ?
« Je n’ai jamais donné de conférences rémunérées ni joué les consultants, assure Hulot au Canard Enchaîné. Toutes les recettes d’Eole proviennent des produits Ushaïa et de droits d’auteurs sur des livres. »
Hulot se rémunère grâce aux perturbateurs endocriniens ?
Mais l’Elysée a pris les devants et a intimé à l’ex animateur de lâcher les rênes de sa société. Ce qu’il a fait… Légalement seulement. S’il n’est plus président, il reste propriétaire et touche, de fait, les dividendes prévus. Le Château n’a par contre rien pu faire pour empêcher 60 millions de consommateurs d’épingler sévèrement les produits estampillés de la marque ‘Ushaïa ». Comme le rappelle le Canard, dans le gel douche Energie Zen, l’association a trouvé « un grand nombre de colorants susceptibles de provoquer des allergies, ainsi que plusieurs polymères (plastiques) difficilement biodégradables. » Pire, dans un déodorant, elle a décelé la « présence de benzyl salicylate, une substance (…) soupçonnée d’être un perturbateur endocrinien. »
{"type":"Banniere-Basse"}