Le Canard Enchaîné révèle que Thierry Solère, nommé comme unique porte-parole du candidat François Fillon, est visé par le fisc pour ne pas avoir payé ses impôts sur le revenu durant trois ans.
Il était le seul rescapé du capharnaüm engendré par le FillonGate, nommé comme unique porte-parole du candidat de la droite pour l’élection présidentielle. On apprend dans le Canard Enchaîné du 14 février 2017 que Thierry Solère est dans le collimateur du fisc. François Fillon va peut-être devoir revoir son plan de bataille…
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« Un Thévenoud en puissance ! »
Le porte-parole est suspecté de fraude fiscale et se trouve actuellement sous le coup d’une enquête préliminaire ouverte par le parquet de Nanterre et conduite par les policiers spécialisés de l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales.
Selon le Canard enchaîné, l’organisateur des primaires de la droite et du centre, n’a pas réglé une partie de ses impôts sur le revenu de 2010 à 2013, ainsi que la taxe foncière de l’année dernière. Une source judiciaire citée par le volatile compare cette affaire à « un Thévenoud en puissance », du nom de l’ancien ministre socialiste démissionné suite aux révélations sur sa « phobie administrative ».
Soupçons de conflits d’intérêts
Mais les révélations pourraient ne pas s’arrêter là. En épluchant les déclarations du député de la 9e circonscription des Hauts-de-Seine, les enquêteurs ont remarqué que certaines de ses activités pourraient être à l’origine de conflits d’intérêts. Thierry Solère a en effet été salarié du groupe Chimerec, spécialisé dans le traitement des déchets, dans les Hauts-de-Seine particulièrement. Son boulot consistait à être « conseil en stratégie pour la France et l’international ». Un job à 12 000 euros brut mensuels. Loin, donc, de la simple « tâche modeste ».
Mais comme le veut l’adage, popularisé par Martine Aubry : « Quand c’est flou, y’a un loup », il ne semble pas y avoir de traces de M. Solère dans les locaux de la boîte. « J’en ai entendu parler. Mais je ne l’ai jamais vu », commente l’un de ses dirigeants au Canard. La femme de M. Solère est également dans le viseur des policiers de la PJ. En plus d’être l’attachée parlementaire (à 4 400 euros nets par mois) de son mari, elle bosse pour une société de conseil, Lerins Communication, qui a dégagé 200 000 euros de bénéfices non commerciaux, selon l’hebdomadaire, qui ne précise pas la période concernée. Des attributions qui n’apparaissent pourtant pas dans la déclaration de Thierry Solère, transmise à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique.
Joint par le Canard Enchaîné, Thierry Solère n’a pas souhaité s’exprimer.
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