Le site, classé au patrimoine mondial établi par l’Unesco, agonise depuis des années. Détruite une première fois par le Vésuve, la ville va-t-elle mourir une nouvelle fois ?
Do not cross
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Une bâche ressemblant étrangement à celles qui recouvrent les cadavres, des rubans rouge et blanc intimant aux passants de respecter un périmètre de sécurité. Non, nous ne sommes pas là “sur” une scène de crime mais seulement à Pompéi. La même chose ? Depuis des années, les dégradations se succèdent sur le site situé au sud de Naples et recouvert par l’éruption du Vésuve en l’an 79. Près de deux mille ans plus tard, certains vont jusqu’à dire que Pompéi meurt en silence. Il est vrai que les médecins, généralistes et spécialistes, s’affairent autour d’un cas atypique qui, depuis de nombreuses années, agonise.
Un problème Sévère
En novembre 2010, un mur s’est effondré sur le jardin de la Maison dite du moraliste. Quelques mois à peine après l’écroulement de la Maison du gladiateur, événement tragique qui avait suscité en Italie une vague d’indignation quant au manque de considération pour le patrimoine, la scène est, il faut le dire, assez photogénique.
Normal donc que cette image revienne régulièrement quand la presse internationale décide de relayer les nouveaux éboulements. Dernier en date : celui de ce début de mois de février. Cette fois-ci, c’est un mur de la maison de Sévère qui s’est écroulé sous l’effet des pluies diluviennes.
A bout de bras
Pourtant, l’Union européenne a accordé 70 millions d’euros de fonds d’urgence pour la restauration du site. Une somme à laquelle s’ajoutent 30 millions d’euros de l’Etat. De quoi mener à bien le Grande Progetto Pompei dont le responsable, le général des carabiniers Giovanni Nistri, assure que les travaux sont “en bonne voie” ? Entre la lutte contre la Mafia très présente dans la région et la lenteur des institutions italiennes, Nistri a jusqu’à la fin de l’année pour transformer cet argent en plan de conservation efficace et global. Si ce n’était pas le cas, l’Unesco pourrait mettre à exécution sa menace formulée en 2013 : celle de sortir Pompéi du patrimoine de l’humanité.
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