La façon dont les contenus sont modérés sur Facebook a toujours été entourée d’un certain secret. Si des règles théoriques sont inscrites dans les “standards de la communauté”, la façon dont procèdent les modérateurs peut parfois sembler étrange (comme la censure de la célèbre photo d’une jeune Vietnamienne brûlée au napalm). Des documents destinés à la formation […]
La façon dont les contenus sont modérés sur Facebook a toujours été entourée d’un certain secret. Si des règles théoriques sont inscrites dans les « standards de la communauté », la façon dont procèdent les modérateurs peut parfois sembler étrange (comme la censure de la célèbre photo d’une jeune Vietnamienne brûlée au napalm). Des documents destinés à la formation des modérateurs, révélés par le Süddeutsche Zeitung ce vendredi 16 décembre, dévoilent les principes qui définissent ce qui peut apparaître ou non sur le réseau social.
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La règle de base concernant les attaques
Selon les documents du Süddeutsche Zeitung, Facebook souhaite combattre les discours de haine, car “ils créent un environnement intimidant et excluant, dans lequel les gens ne souhaitent pas communiquer ». Les standards de la communauté indiquaient déjà qu’il était interdit d’attaquer verbalement certaines catégories de la population. Il s’agit des « catégories protégées » (PC).
Facebook supprime tout discours incitant à la haine, ce qui comprend tout contenu qui attaque directement des personnes en raison de :
- leur race ;
- leur ethnicité ;
- leur origine nationale ;
- leur religion ;
- leur orientation sexuelle ;
- leur sexe ou leur identité sexuelle ;
- leur infirmité ou leur état de santé.
En clair, si une attaque est formulée à l’encontre d’une catégorie protégée, il s’agit d’un discours haineux, qui doit être supprimé.
Des catégories plus protégées que d’autres
Ce que révèlent les documents internes de l’entreprise, c’est l’existence de catégories particulières, les « catégories non-protégées » (NPC) qui échappent à cette règle. Certains termes ne donc sont pas considérés comme nécessitant une protection particulière et peuvent être attaqués, même s’ils sont associés à une PC.
L’exemple donné par les documents de formation est donc le suivant : le mot « femme » correspond à une PC, mais pas le mot « adolescent ». Le mot « irlandais », qui désigne une origine nationale, est protégé. En résulte l’équation suivante: PC + PC = PC mais PC + NPC = NPC. Ainsi, il est possible de dire « les adolescents irlandais sont stupides », mais pas « les femmes irlandaises sont stupides ».
Particularité intéressante, le mot « migrant » ne fait partie d’aucune des deux catégories. Il constitue à lui-seul une catégorie particulière : la « catégorie quasi-protégée ». Cela signifie que les attaques à l’encontre des migrants sont autorisées, dans certaines circonstances. Ainsi, dire « les migrants sont sales » est permis, mais dire « les migrants sont des saletés » est interdit.
Le rapport texte/image
Des règles spécifiques sont appliquées aux images, en fonction de la légende qui les accompagne. Classer les individus selon une échelle de valeurs, par exemple, est interdit. Ainsi, poster une photo de plusieurs filles en maillot de bain n’est pas répréhensible, mais accompagner cette photo d’un texte pour demander « Qui est la plus sexy ? Répondez en commentaire » est passible de suppression.
D’autres règles existent, concernant certains sujets comme la distinction entre « personne publique » et « personne privée », les appels aux comportements autodestructeurs et les fluides corporels.
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