En soutien à leurs collègues condamnés à des peines de prison ferme, environ 200 policiers de Seine-Saint-Denis ont manifesté vendredi soir devant le tribunal de Bobigny.
Sept policiers ont été condamnés à des peines de prison ferme, de six mois à un an, ce vendredi à Bobigny. Ils étaient poursuivis pour avoir menti et accusé à tort un homme, afin d’expliquer une course-poursuite au cours de laquelle l’un d’eux avait été blessé.
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Trois ont été condamnés à 12 mois de prison, un à 9 mois, un autre à 7 mois et deux à 6 mois, pour violences et faux en écriture. Cinq d’entre eux seront définitivement radiés de la police. Les peines sont bien plus lourdes que les réquisitions du procureur (trois à six mois avec sursis).
A Aulnay-sous-Bois, le 9 septembre dernier, un policier avait été blessé à la jambe, percuté dans une course-poursuite par une voiture de police. Ses collègues et lui avaient menti et accusé dans leur procès-verbal le conducteur de la voiture qu’ils poursuivaient. Trois policiers ont finalement admis s’être concertés pour établir un faux procès-verbal.
Choqués par la décision qu’ils jugent trop dure et malgré l’appel quasi-immédiat du parquet, des policiers de Seine-Saint-Denis ont aussitôt convergé ce vendredi soir vers le tribunal de Bobigny en signe de protestation.
Une manifestation réunissant environ 200 fonctionnaires, accompagnés de syndicalistes, seuls autorisés de par leur fonction à s’exprimer à visage découvert. Thierry Mazet, secrétaire national d’Alliance police nationale pour le Grand Paris, explique le mécontentement de ses collègues :
Dans un communiqué, le syndicat Unité SGP Police estime la condamnation disproportionné et juge que “le corps des fonctionnaires de la Police Nationale a le sentiment d’être déconsidéré par rapport aux autres citoyens aux prises avec la justice”.
Les manifestants, soumis à une obligation de réserve appliquée très strictement, ne risqueraient pas de sanctions, selon plusieurs sources syndicales. Le préfet de Seine-Saint-Denis, Christian Lambert, a toutefois demandé aux policiers rassemblés devant le tribunal d’arrêter leur manifestation.
« On leur a dit qu’on comprenait leur émoi, mais que la police devait rester digne dans son comportement et son image, et qu’il fallait savoir raison garder« .
Lors du procès, un magistrat avait comparé la police française à la Gestapo, provoquant la colère des policiers et le déclenchement d’une procédure disciplinaire du ministère de la Justice.
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