Deux vidéos témoignent d’un violent incident qui a eu lieu ce 26 mai à Paris. Un homme a été gravement blessé par une grenade de désencerclement.
Ce 26 mai, lors d’une manifestation sauvage en marge de la manifestation contre la « loi travail », cours de Vincennes à Paris, un homme a été grièvement blessé suite à l’explosion d’une grenade de désencerclement.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
La scène a été filmée sous deux points de vue différents, par Taranis News et par Loïc Gazar. Sur ces deux vidéos, on voit un gendarme mobile lancer sans même regarder où elle va atterrir une grenade de désencerclement. Un homme s’effondre alors, et plusieurs manifestants accourent pour l’assister.
Sur la vidéo de Taranis News, très dure visuellement, l’homme saigne abondamment sur la tempe gauche. Il a été évacué par les pompiers, comme en témoigne Loïc Gazar sur Twitter, et cette vidéo de Rémy Buisine.
« Il ne s’agirait pas d’un manifestant mais d’un photographe indépendant »
Selon Taranis News, « il ne s’agirait pas d’un manifestant mais d’un photographe indépendant ». Le compte Facebook Info’Com-CGT affirme également qu’il s’agit d’un journaliste indépendant. D’où la réflexion de Gaspard Glanz, son fondateur, sur Twitter :
Vous comprenez mieux j’espère, maintenant, pourquoi on porte des casques ?
— Gaspard Glanz (@GaspardGlanz) 27 mai 2016
La vidéo de Loïc Gazar montre la scène d’un autre point de vue. On voit distinctement le policier jeter la grenade en question sur des manifestants très proches, sans se soucier des dégâts qu’elle va occasionner.
Le policier regarde à peine ou atterrit sa grenade. Un manifestant s’effondre.. #manif26mai #LoiTravail #LOIELKHOMRI pic.twitter.com/qkqShWNUms
— Loïc (@GazarLoic) 27 mai 2016
Après la mort de Rémi Fraisse à Sivens à l’automne 2014, et alors que plusieurs personnes ont été blessées grièvement dans les manifestations contre la « loi travail » notamment, la question de l’armement policier pourrait revenir dans le débat public. Sans doute est-il nécessaire que les dirigeants s’en saisissent pour réformer la politique de maintien de l’ordre. Comme l’expliquent les sociologues Fabien Jobart et Olivier Fillieule, la France est dans un « splendide isolement » en la matière.
Dans l’interview qu’il nous accorde cette semaine, Jean-Luc Mélenchon se prononce en faveur d’une réforme dans ce domaine : « La violence générée par la doctrine d’emploi actuelle doit être avant tout imputée à ceux qui prennent les décisions et donnent des ordres. […] Je suis contre le recours au nassage et je suis totalement opposé aux tirs tendus et aux grenades de désencerclement qui sont des objets très dangereux. Il y a déjà tant de blessés et deux éborgnés ! » Combien de temps faudra-t-il attendre encore ? Plus de 5000 personnes ont déjà signé cette pétition contre les « brutalités policières ».
{"type":"Banniere-Basse"}