Sous Nicolas Sarkozy ministre de l’Intérieur, la police nationale a gagné un train de vie confortable. Nicolas Sarkozy président détricote son oeuvre.
Les effectifs de police sont aujourd’hui au niveau de 2002. Avec 3500 suppressions de postes prévues d’ici trois ans, ils devraient retomber au niveau de 1997, à l’arrivée du gouvernement Jospin.
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24 septembre 2003, au Zénith. Le ministre de l’Intérieur, Nicolas Sarkozy, clôt son Tour de France de la sécurité devant 4300 policiers et gendarmes acquis à sa cause. Dans l’assemblée, une jeune femme arbore un petit écriteau : “j’aime mon métier”. Le ministre débloque un budget de 25 milllions d’euros pour attribuer des primes aux fonctionnaires les plus méritants et présente le nouveau pistolet, le Sig Sauer.
Dès 2002, Nicolas Sarkozy les avait chouchoutés. Il promettait la création de 13500 postes en cinq ans, police et gendarmerie confondue, des avancées technologiques : nouvel équipement, rénovation des commissariats, Taser, caméras dans les voitures, primes, un milliard d’euros supplémentaire.
C’était le temps de la lune de miel entre avec ses troupes. Cette époque est terminée, comme l’a montré un documentaire récemment diffusé sur Arte. Une image, symbolique, a fait grand bruit : en mars dernier, lors des obsèques du brigadier-chef Jean-Serge Nérin, une douzaine de policiers, lunettes de soleil sur le nez, tournent le dos à l’écran géant qui diffuse le discours du président de la République.
Pourquoi cette défiance ? Les baisses d’effectif ont pesé dans la balance. Difficile de connaître les chiffres, comme le souligne Jean-Jacques Urvoas, le Monsieur sécurité du PS, sur son blog. Sur le site du ministère, les données datent de 2006, année encore faste. Dans une étude d’Alain Bauer et Christophe Soulez, on trouve les chiffres de 2008, qui marquent une première inflexion.
En 2002, la volonté de faire diminuer la délinquance justifiait une augmentation des effectifs. Aujourd’hui, alors que les violences contre les personnes augmentent,les effectifs diminuent. En trois ans, le ministère de l’Intérieur a supprimé 9000 postes de policiers et gendarmes. C’est en grande partie la conséquence de la Révision générale des politiques publiques (RGPP) qui entraîne la diminution du nombre de fonctionnaires.
Aujourd’hui, le nombre de policiers est revenu à son niveau de 2002 (144000 hommes) et la purge devrait se poursuivre, avec entre 3000 et 5000 suppressions de poste d’ici 2013 dans la police nationale, autant dans la gendarmerie. A ce rythme, en 2013, les effectifs seront retombés au niveau de 1997, avant l’arrivée du gouvernement Jospin.
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