Les JO de Londres n’ont pas encore commencé et les fédérations de pole dance veulent faire reconnaître ce sport auprès du Comité Olympique. Un championnat international de pole dance est même organisé les 19 et 20 juillet dans la capitale anglaise, l’idée étant de généraliser la discipline.
La pole dance aux Jeux olympiques ? Le projet paraît saugrenu, mais il est défendu par des professionnels du milieu qui souhaitent démocratiser la discipline et surtout la dissocier de sa connotation érotique.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Katie Coates, vice-présidente de la Fédération internationale de pole dance, considère les JO comme la consécration sportive suprême. Pour faire reconnaître la discipline, elle a lancé dès 2005 une pétition en ligne, qui compte aujourd’hui plus de 6 800 signatures.
« C’est un moyen pour les athlètes de défendre leur pays et de recevoir une médaille de la meilleure compétition au monde. Les athlètes de pole dance s’entraînent aussi durement que ceux des autres disciplines sportives et ils ne reçoivent aucune reconnaissance internationale. Nous espérons changer la situation. »
« Rendre cette discipline plus sérieuse »
Pour attirer l’attention des membres du comité olympique déjà présents sur place, le premier championnat international de pole dance aura lieu les 19 et 20 juillet à Londres. « Notre volonté est de faire reconnaître cette discipline aux professionnels, de la rendre plus sérieuse car elle est généralement associée au strip-tease », explique Mariana Baum, l’ambassadrice française de la Pole Fitness Association et jurée au championnat international de pole dance.
Le sérieux est bien présent au sein de la compétition puisque la notation du jury répond à une réglementation stricte : les candidats seront notés aussi bien sur la technique que sur la rigueur d’exécution des figures et la cohérence musicale de leur présentation.
Une reconnaissance « sur le long terme »
Pour figurer au programme olympique, un sport d’été doit être pratiqué par les femmes dans 40 pays et sur trois continents (75 pays et sur quatre continents pour les hommes). La fédération internationale qui représente le sport doit aussi être en conformité avec la charte olympique, ce qui inclut également l’adoption et l’application du code anti-dopage. Katie Coates est consciente des difficultés pour faire reconnaître la discipline.
« La reconnaissance de la pole dance aux JO se fera sur le long terme. Nous devons être reconnus par les fédérations de gymnastique car nous serons inclus dans ces épreuves. Nous sommes réalistes, nous ne serons pas représentés dans un futur proche, mais j’espère que ça se fera d’ici à 2020. »
Une discipline qui se démocratise
C’est à partir de la fin des années 1990 que la pole dance commence à s’éloigner du milieu de la nuit. Après des débuts sporadiques, les associations et fédérations se développent au cours des années 2000, ce qui contribue à généraliser la pole dance. Si bien qu’il existe une trentaine d’écoles en France aujourd’hui (plus d’une centaine en Angleterre) et le nombre d’élèves est en constante augmentation.
La formation des professeurs permet également de démocratiser la discipline. « L’ancienne génération de pole dancers était issue du monde du strip tease. Avec la nouvelle génération, il y a de plus en plus de gymnastes », remarque Mariana Baum. « Dans notre école nous avons huit professeurs dont les formations sont assez variées, explique Jean-Baptiste Plachez, directeur de l’école Pole Dance Paris. Certaines continuent leur métier tout en enseignant : on a ainsi une styliste, une ancienne maquilleuse, une orthophoniste ou une professeure qui travaillait dans les assurances. »
En France, la pole dance est un art
Avec sa formation de comédienne et de metteur en scène, Mariana Baum défend davantage un enseignement artistique de la pole dance.
« Au départ, j’avais peur que la représentation de la pole dance aux JO contribue à dévaloriser la partie artistique de la discipline, qu’il n’y ait plus de charme. Mais les deux versions sont valables. Lors d’une compétition sportive, la technique reste très importante. »
Selon les perceptions, la pole dance est considérée comme un sport ou un art. Pour Mariana Baum, les deux conceptions ne sont pas indissociables.
« Il y a des courants différents au sein de la discipline car dans le monde anglo-saxon, on parle généralement de pole fitness donc la pole dance est rattachée au sport, c’est de la performance physique. Pour d’autres, comme en France, la pole dance est un outil d’expression artistique, mais ça reste la même discipline. »
D’où l’importance de commencer par uniformiser cette activité. « Notre vraie lutte avant de parler de la reconnaissance aux JO, c’est d’avoir une codification commune à tous les pays du monde, que les figures aient la même dénomination partout, conclut Mariana Baum. Les JO seront comme une cerise sur le gâteau. »
{"type":"Banniere-Basse"}