[PODCAST “Pionnières”] Elle a été l’une des premières rappeuse en France, la première, aussi à s’imposer sur une compile de rap français (Rapattitude), pourtant, la courte carrière de Saliha a été complètement oubliée. Clémentine Spiler la retrace dans le podcast “Pionnières” de Radio Nova.
Elle débute sur la scène ouverte du Globo un beau jour de 1987. Saliha Saïdani vient de Bagneux, elle a seize ans, et elle a l’habitude d’assister aux freestyles dans le public intransigeant du Globo, qui voit défiler tous les premiers rappeurs de Paris.
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Sur scène, il y a peu de femmes. Si celles-ci ne sont pas exclues du mouvement, elles sont plutôt souvent danseuses ou chanteuses. Alors, il leur faut encore plus de courage qu’aux hommes pour rapper sur scène. Saliha y trouve pourtant le succès, de fil en aiguille, elle va entrer dans la cour des grands et faire partie de ceux qui vont définir les contours du rap français des nineties.
Une artiste laissée sur le bord de la route
En 1992, Saliha signe chez Virgin et sort son premier album Unique. Mais les majors sont impatientes et délaissent vite les artistes dont la carrière ne décolle pas immédiatement. Virgin rompt son contrat avec Saliha la même année. Elle signe pour un deuxième opus chez Sony et sort Résolument féminin. Rebelote. La maison de disques la lâche après la sortie du disque, en 1995. “C’est la fin du temps des paris”, comme le décrit le sociologue du rap Karim Hammou. Les Majors ramassent leurs billets et abandonnent les rappeurs donc ils considèrent le succès trop faible. Saliha fait partie de ces artistes laissés sur le bord de la route.
Dans “Pionnières”, podcast de Radio Nova sur les femmes qui ont écrit l’histoire de la musique, Clémentine Spiler a retracé, en musique, la carrière de cette pionnière oubliée du rap français.
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