L’écrivain et journaliste, biographe de François Mitterrand, de Jacques Chirac et de Jean-Marie Le Pen, est mort le 25 juillet à 81 ans.
Un grand monsieur du journalisme français nous a quittés. Pierre Péan, journaliste d’investigation brillant, écrivain de talent, biographe de François Mitterrand et de Jacques Chirac, est décédé jeudi 25 juillet au soir, à l’âge de 81 ans, nous apprend L’Obs. C’est lui qui, en 1994, dans son livre Une jeunesse française : François Mitterrand, 1934-1947, avait révélé que le président socialiste avait été décoré de l’ordre de la Francisque par le maréchal Pétain.
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La Face cachée du Monde
En 2003, il avait publié avec Philippe Cohen un deuxième ouvrage retentissant sur le journal Le Monde, et en particulier sa direction de l’époque, par le trio Jean-Marie Colombani, Edwy Plenel et Alain Minc. Le livre, intitulé La Face cachée du Monde, a été un succès commercial.
Il a fait d’Edwy Plenel et de Pierre Péan deux frères ennemis du journalisme. Un documentaire de Jarmila Buzkova diffusé en 2015, Pierre Péan-Edwy Plenel, les chevaliers du journalisme français, témoignait de cette hostilité entre eux. Ils partageaient pourtant un combat commun pour l’indépendance de la presse et leur enthousiasme partagé pour l’enquête.
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“Moi, je suis un dinosaure”
Fils de coiffeur dans la Sarthe, Pierre Péan n’a jamais cessé d’enquêter, en commençant par l’Afrique et le génocide rwandais (Noires fureurs, blancs menteurs : Rwanda, 1990-1994 est son livre le plus controversé). En 2012, il avait publié avec Philippe Cohen une biographie remarquée de Jean-Marie Le Pen (Le Pen : Une histoire française). Enfin, il avait co-écrit une série documentaire sur la mafia corse pour Arte, en 2017.
Il avait collaboré à Libération, au Canard Enchaîné et à Actuel, sans jamais se fixer à un titre. A propos de l’avenir du journalisme, il nous confiait en 2017 : « Ce ne sont pas les journalistes qui sont responsables du manque d’investigation. Cette insuffisance est liée à l’évolution économique et technologique. Même dans les journaux qui ont encore de l’argent, les journalistes disposent de peu de temps. Moi, je suis un dinosaure qui passe du temps assis. Depuis les années 1980, j’ai assez d’argent pour travailler sans contraintes. Et à intelligence égale, quand vous passez dix fois plus de temps qu’un autre sur un sujet, vous avez plus de chances de trouver quelque chose. La base de mon système, c’est cela et le fait que je suis libre, que je n’ai pas peur de choquer. »
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